Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Réseaux sociaux : les parents y mentionneraient plus leurs fils que leurs filles

Publié le par Hélène Bour

Une étude menée sur un réseau social russe suggère que les parents y mentionnaient davantage leurs fils que leurs filles, et les publications concernant les garçons étaient plus populaires que celles des filles. Un déséquilibre qui envoie un mauvais message quant à l’importance des filles.

Sans forcément s’en rendre compte, les parents pourraient malgré eux véhiculer une vision sexiste de la société, où les hommes sont plus importants que les femmes. C’est en tout cas ce que suggère une nouvelle étude publiée dans la revue PNAS et menée sur le réseau social russe VK.

Des chercheurs en économie ont entrepris d’analyser les publications concernant les enfants de quelque 635 665 utilisateurs. Les sujets de ces publications concernaient la célébration d’un événement dans 19% des cas, un message d’amour, d’affection ou de fierté dans 26% des cas, et du temps passé avec ses enfants dans 27% des cas.

Mais en observant plus en détail, les chercheurs ont constaté que les parents, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, avaient davantage tendance à parler de leur enfant lorsque celui-ci était un garçon que lorsqu’il s’agissait d’une fille. Les publications évoquant un fils étaient 20% plus fréquentes que celles évoquant une fille. Une différence qui dépasse celle du sex-ratio constaté en Russie (106 garçons pour 100 filles).

Pire encore, l’étude a montré que les publications portant sur les garçons recevaient en moyenne 1,5 fois plus de mentions “j’aime” que celles portant sur les filles. Dans le détail, les posts écrits par des mères sur leur fille comptaient en moyenne 6,7 “j’aime” de la part de femmes, et 1,1 de la part d’hommes, tandis que les posts sur les garçons comptabilisaient en moyenne 10,7 “j’aime” de femmes et 1,8 d’hommes. Même tendance du côté des pères, avec, pour une publication sur une fille, 5,3 “j’aime” de femmes et 2,6 venant d’hommes, contre respectivement 6,7 et 3,7 “j’aime” pour une publication sur un fils.

Des chiffres significatifs que les chercheurs déplorent, car ils estiment que “ce déséquilibre entre les sexes pourrait donner aux filles le sentiment qu’elles sont moins importantes que les garçons”, ou même “qu'elles méritent moins d'attention”.

Si cette légère préférence de genre dans le partage d’informations sur les réseaux sociaux peut sembler anodine à côté d’autres grandes disparités entre les sexes, telles que la parité ou les inégalités salariales, ces publications sont susceptibles d’être vues par des millions de personnes cumulées, et donc de subrepticement renforcer la dominance masculine déjà présente dans la société, alertent les scientifiques.

Source : PNAS

Sujets associés