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« Quarante ans de souffrance » : la fille d’un prêtre brise le silence après avoir été reconnue comme légitime

Publié le par Guillaume Botton

Après 40 ans d’attente, Isabelle Ballesteros, une Française installée près de Perpignan, a enfin été reconnue comme la fille légitime d’un prêtre. En effet, la reconnaissance de sa fille dans son testament n’était pas suffisante, étant donné la situation. Explications.

Dans un premier temps, le bonheur et le soulagement. Puis, dans un second, la douche froide. Isabelle Ballesteros, maman de deux enfants, est passée en l’espace de quelques minutes de la joie, à la tristesse et l’incompréhension. Elle témoigne.

« Pendant quarante ans, j’ai dû cacher l’existence de mon père »

En décembre 2021, est décédé l’abbé perpignanais, Lucien Camps, qui a officié dans plusieurs paroisses des Pyrénées-Orientales. Or, cet homme d’Église est aussi le père d’Isabelle Ballesteros. Bien sûr, l’information n’avait jusque-là jamais filtré à l’extérieur d’un cercle très restreint. Seuls le prêtre, Isabelle et sa mère étaient au courant.

« Pendant quarante ans, j’ai dû cacher l’existence de mon père. Quarante ans d’attente, quarante ans de souffrance. Parce que, quand on est un enfant de prêtre, on est obligé de vivre caché », expliquait Isabelle, le 5 juillet, à la radio France Bleu.

Elle doit partager l’héritage avec… l’Église !

Le 14 décembre 2021, Isabelle est convoquée chez le notaire et, très grande nouvelle : elle est reconnue comme l’unique héritière dans le testament de son père. Le legs, lui, s’élève à environ 450 000 euros. « Je ne m’y attendais pas et je suis heureuse d’entendre enfin ce que j’ai toujours voulu, et ce que mon père m’avait toujours refusé de son vivant »,se souvient cette professeure de musique.

Seulement, après lecture du premier testament, le notaire en sort un deuxième, qui laisse Isabelle sans voix. « On me lit ce deuxième testament où la moitié de l’héritage revient au diocèse, grimace Isabelle. Pour moi, ça a été la déchirure complète.Je me suis senti trahie par l’Église parce qu’en plus de m’avoir volé mon père au quotidien, pendant mon enfance, et d’avoir dû cacher notre vie de famille, et là, alors qu’il était atteint de la maladie d’Alzheimer, on veut me faire croire qu’il a revu son testament il y a quelques mois ? Il y a un sentiment de déception, de trahison et d’injustice, surtout. […] Ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est une question de reconnaissance. Se sentir reconnu à 100 % comme étant l’enfant et l’héritière de mon père ».

« J’ai voulu me battre pour ma famille »

Ce deuxième testament, Isabelle le conteste devant le tribunal judiciaire de Perpignan. Son avocate soupçonne un abus de faiblesse. Selon elle, l’Église serait particulièrement en recherche d’argent, afin d’indemniser les victimes de pédophilie. Inutile d’aller jusqu’au procès : le 18 juin 2023, elle obtient gain de cause, l’association diocésaine de Perpignan décidant de renoncer au legs dont elle était bénéficiaire. « On est toujours dans l’idée de ne pas faire de bruit », constate-t-elle.

Cette victoire est tout de même pleine de sens, selon Isabelle : « J’ai voulu me battre pour ma famille, parce que ma mère a beaucoup souffert de la situation aussi. Je l’ai fait pour mes enfants, pour moi bien sûr, et aussi pour montrer l’exemple à tous ces enfants de prêtres qui sont dans la même situation que moi. Il ne faut pas se laisser faire, nous sommes des milliers ».

Oui
il y a 3 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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Non
il y a 1 mois
Oui et non. 1. ​Oui ​pour la télévision , 2. ​non pour l'internet. 1. ​Nous avons renoncé à la télévision depuis 2010 ! ​2. ​Pour ​int...
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