Manier le mensonge serait-il un instinct de survie ? On est en droit de se le demander après avoir lu les conclusions de cette étude menée par des chercheurs polonais et reprise par France Info. En suivant 250 enfants à l'âge de 1 an, 2 ans puis 2 ans et demi - l'âge des premiers mensonges - les chercheurs ont découvert que les tout-petits pouvaient mentir davantage par réflexe que de manière vraiment volontaire.
Une réaction spontanée
Exemple bien concret : vous attrapez votre enfant la main dans le sac, ou plutôt un feutre à la main et le mur de la chambre tout gribouillé. Il est le coupable, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. Et pourtant, il ment honteusement, ce qui a le don de vous énerver encore plus. Ça n'est pourtant peut-être pas de sa faute (s'il ment, pas s'il a repeint la tapisserie). Il s'agit là d'une réaction spontanée, non réfléchie et dont il n'a pas vraiment conscience.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont dans un premier temps évalué la capacité de concentration des enfants, ce que l’on appelle le contrôle inhibiteur. Puis à l’âge de deux ans et demi, ils leur ont fait passer un test. L’enfant est assis à une table avec une mystérieuse boîte posée dessus et une consigne : ne pas regarder à l’intérieur de cette boîte. Vous l'avez dans le mille ! Evidemment qu'un certain nombre de petits coquins n'ont pas résisté à la tentation d'ouvrir la boîte... Et de mentir quand on leur a demandé s’ils avaient ou non respecté la consigne.
Mensonge et impulsivité peuvent aller de pair
En comparant avec les profils des enfants, les chercheurs ont établi un lien entre les petits menteurs et ceux qui avaient le plus de peine à se concentrer, c'est-à-dire les plus impulsifs. Mais ce qui est encore plus étonnant, c’est que parmi ceux qui ont suivi la consigne, il y en a qui ont malgré tout menti en affirmant qu’ils avaient regardé à l’intérieur de la petite boîte alors que ce n’était pas le cas.
Pour les auteurs de l’étude, cela démontre que les enfants en bas âge répondent de façon spontanée, sans prendre conscience du mensonge. C'est ce que certains spécialistes appellent un "pseudo-mensonge". Une "pseudo-gronderie" suffira donc amplement...