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Près de la moitié des cancers chez l'enfant dans le monde ne sont pas diagnostiqués

Publié le par Alexandra Bresson

Grâce à une technique précise de modélisation basée sur les données de 200 pays qui examine de plus près l'incidence du cancer chez les enfants, des chercheurs affirment qu'il existe une très grande inégalité en ce qui concerne son diagnostic entre les régions du monde.

Le cancer de l’enfant recouvre de nombreux types de tumeurs spécifiques apparaissant entre 0 et 19 ans. Une étude menée par des chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public Health indique que dans ce domaine aussi, le diagnostic doit être renforcé. Ces derniers établissent en effet que près de la moitié des cancers infantiles ne sont pas diagnostiqués dans le monde, avec comme exemple l'année 2015. A cette période, il y avait 397 000 cas de cancer chez les enfants dans le monde, mais seulement 224 000 d'entre eux ont été diagnostiqués. Pour en venir à cette conclusion, les scientifiques ont mis au point un modèle permettant de simuler l’incidence du cancer chez les enfants dans 200 pays.

C'est ainsi qu'ils ont également découvert que si les systèmes de santé dans le monde ne s’améliorent pas, 2,9 millions de cas de cancer seront « manqués » entre 2015 et 2030 sur les 6,7 millions de cas estimés. « Notre modèle suggère que près d'un enfant sur deux atteint d'un cancer ne soit jamais diagnostiqué, et pourrait de fait mourir sans traitement.», explique l'auteur principal de l'étude le Pr Zachary Ward. « Ce nouveau modèle fournit des estimations spécifiques dans le domaine du cancer infantile qui font défaut. » En effet, des estimations précises en ce qui concerne l’incidence des cancers pédiatriques sont nécessaires pour éclairer les politiques de santé publique des pays.

La leucémie, le type de cancer le plus courant chez l'enfant

Mais en se penchant sur ce sujet, les chercheurs ont remarqué que de nombreux pays n’ont pas de registres permettant de quantifier cette incidence, et au sein de ceux qui en possèdent, leurs prévisions sont souvent sous-estimées. Leur modèle comprenait des données provenant de registres sur les cancers pédiatriques dans les pays où ils existent, mais tenait aussi compte des tendances démographiques du pays et de son taux d'urbanisation. Il s'avère que la prévalence des cas de cancer pédiatrique non diagnostiqués variait considérablement d'une région à l'autre du monde, allant de 3% seulement en Europe occidentale et en Amérique du Nord, à 57% en Afrique occidentale et 49% en Asie du Sud.

Par ailleurs, 92% des nouveaux cas de cancer étaient recensés dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, une proportion plus élevée que les estimations officielles. Les auteurs espèrent que ces conclusions aideront les systèmes de santé à définir des politiques pour améliorer le diagnostic et la gestion des cancers de l’enfant. « Les systèmes de santé des pays à revenu faible et intermédiaire ne répondent pas aux besoins des enfants atteints de cancer. », ajoute le Pr Rifat Atun, auteur principal de l'étude. « La couverture sanitaire universelle, cible des objectifs de développement durable des Nations Unies, doit inclure le cancer pédiatrique en tant que priorité pour prévenir les décès inutiles.»

Selon l'Organisation mondiale de la santé, « les formes les plus fréquentes de cancer de l'enfant sont la leucémie (cancer du sang), les cancers du cerveau, les lymphomes (cancer du système lymphatique) et les tumeurs solides telles que le neuroblastome et la tumeur de Wilms ». L’OMS estime que dans les pays à revenu élevé, plus de 80% des enfants atteints guérissent, mais dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, ce chiffre n’est que de 20%. L'organisme a lancé une initiative mondiale pour parvenir à un taux de survie de 60 % au moins pour tous les enfants atteints de cancer dans le monde d’ici à 2030, ce qui correspond à quasiment le double du taux de guérison actuel.

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