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Pourquoi certains enfants sont plus attirés que d'autres par la télévision ?

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs ont constaté que le niveau d'attention portée à la télévision peut varier selon les jeunes enfants pour une raison simple : leur tempérament. En effet, certains préfèrent la nouveauté pour être davantage stimulés via des sons ou des images.

La télévision est l'un des médias ayant le plus d'influence dans la vie des enfants. C'est pourquoi avant 3 ans, les spécialistes la déconseillent car le cerveau du bébé est en perpétuel développement : il vit peu de périodes d’éveil et ces temps doivent être consacrés à l’exploration, comme l'explique l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA). Des chercheurs de l'Université d'East Anglia et de Birkbeck ont souhaité savoir pourquoi certains enfants étaient plus susceptibles d'aimer la télévision par rapport à d'autres. Leur étude publiée dans la revue Infancy révèle que c'est le tempérament individuel des enfants qui pourrait être à l'origine de la quantité de télévision qu'ils regardent.

Ces derniers ont découvert que les réponses cérébrales des bébés de 10 mois pourraient prédire s'ils aimeraient regarder des émissions de télévision à un rythme plus soutenu six mois plus tard. Ils affirment que ces résultats sont importants en raison du continuel débat sur l'exposition précoce à la télévision. Selon le Dr Teodora Gliga, « l'environnement sensoriel entourant les bébés est vraiment complexe et encombré, mais la capacité de prêter attention à quelque chose est l'une des premières étapes de leur développement. Avant même de pouvoir poser des questions, les enfants varient considérablement quant à leur motivation à explorer leur environnement et à s'engager avec des sons ou images. »

« Certains nourrissons recherchent une stimulation plus variée »

Les chercheurs voulaient plus précisément découvrir pourquoi les bébés semblent si différents dans la manière dont ils recherchent de nouvelles stimulations sensorielles visuelles, comme être attirés par des objets brillants, des couleurs vives ou des images animées à la télévision. « Il y a eu diverses théories pour expliquer ces différences, certaines suggérant que les nourrissons moins sensibles chercheront moins de stimulation, d'autres suggérant que certains nourrissons traitent simplement plus rapidement les informations, une capacité qui pourrait les pousser à rechercher une nouvelle stimulation plus fréquemment. », ajoute le Dr Teodora Gliga dont l'étude apporte une troisième théorie.

Ainsi, leur hypothèse serait qu'une préférence pour la nouveauté pousse certains nourrissons à rechercher une stimulation plus variée. Leur expérience a consisté à avoir recours à une méthode d'imagerie cérébrale connue sous le nom d'électroencéphalographie (EEG) pour étudier l'activité cérébrale de 48 bébés de 10 mois qui regardaient en boucle un clip de 40 secondes du film Disney « Fantasia ». Les chercheurs ont étudié comment leurs ondes cérébrales réagissaient aux interruptions aléatoires du film sous la forme d'un damier noir et blanc clignotant soudainement à l'écran. Les résultats des EEG ont montré que les enfants ne réagissaient pas tous de la même façon.

L'environnement du nourrisson joue un rôle primordial

En effet, tous les bébés ont mémorisé le contenu de la vidéo ce qui laissait entendre qu'ils finissaient par s'en lasser et que leur attention serait davantage tournée vers le damier. « Certains bébés ont commencé à répondre au damier plus tôt tout en apprenant encore la vidéo, suggérant qu'ils en avaient assez des anciennes informations. Mais à l'inverse, d'autres sont restés engagés sur la vidéo même quand il n'y avait pas grand-chose à en tirer. », notent les chercheurs. Les parents ont aussi été invités à remplir deux mêmes questionnaires à six mois d'intervalle sur les comportements sensoriels de leur bébé, notamment s'il aimait regarder des émissions aux couleurs vives et au rythme rapide.

« Il était intéressant de constater que les réponses cérébrales à 10 mois, indiquant la rapidité avec laquelle les nourrissons passaient leur attention de la vidéo répétée au damier, prédisaient s'ils aimeraient regarder des émissions de télévision au rythme rapide six mois plus tard. Ces résultats sont importants car ils suggèrent que le tempérament des enfants peut entraîner des différences dans l'exposition à la télévision. », estime le Dr Teodora Gliga. La prochaine partie de leur étude visera à comprendre exactement ce qui motive ces différences individuelles dans l'attention portée à la nouveauté, y compris le rôle que les premiers environnements peuvent avoir, ces derniers pouvant varier selon les familles.

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