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Pour venir à bout des TOC, des chercheurs utilisent des excréments (et ça marche)

Publié le par Hélène Bour

Des chercheurs ont utilisé l’expérience de la main en caoutchouc, à laquelle ils ont ajouté de faux excréments pour aider les personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) à faire face à leur phobie.

Voilà une expérience qui peut sembler dégoûtante et violente de prime abord, mais qui semble porter ses fruits.

Des chercheurs ont utilisé et amélioré une expérience neurosensorielle bien connue, celle de la fausse main en caoutchouc, pour le traitement des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), en ayant en plus recours à de faux excréments.

L’illusion de la main en caoutchouc fonctionne comme suit : la personne “toquée” pose ses mains sur une table : l’une est alors cachée, et une main en caoutchouc est posée à la place, de sorte que l’on peut presque croire qu’il s’agit de sa propre main. Pour que l’illusion soit parfaite, la main en caoutchouc et la vraie main sont chatouillées en même temps, de sorte que le cobaye finit vraiment par considérer, au moins au niveau sensoriel, que cette main en caoutchouc est sa vraie main.

Désireux de faire évoluer la prise en charge des TOC, l’équipe de recherche américano-britannique est allée plus loin dans le concept, en ayant recours à de faux excréments. Après plusieurs minutes, la main en caoutchouc n’a plus seulement été chatouillée, mais recouverte de ce qui s’apparentait à des selles (en réalité, du chocolat bien déguisé visuellement et olfactivement). Parallèlement, pour maintenir l’illusion, la main dissimulée a été frottée avec un mouchoir humide, de sorte que les 29 volontaires de l’étude, souffrant tous de TOC, ont eu l’impression que leur main était recouverte de matières fécales. Soit une scène cauchemardesque pour la plupart des personnes souffrant de TOC, notamment en termes d’hygiène. Les volontaires ont indiqué se sentir à la fois dégoûtés et anxieux, tout en essayant de lutter contre leur irrépressible envie de courir se laver les mains. De cette façon, les participants ont été exposé à leur phobie, comme lors des thérapies classiques, mais de façon détournée et donc moins traumatique. Le dégoût des participants augmentait graduellement au bout de cinq à dix minutes, pour prendre fin à la fin de l’expérience.

Alors que la thérapie par exposition traditionnelle peut être stressante, l'illusion de main en caoutchouc fait souvent rire les gens au début, ce qui les met à l'aise. Elle est également simple [à mettre en place] et bon marché par rapport à la réalité virtuelle, et peut donc être facilement disponible pour les patients en détresse, peu importe où ils se trouvent”, s’est félicité Baland Jalal, neuroscientifique du Département de Psychiatrie de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni).

Reste à l’équipe, dont les travaux ont été publiés ce 9 janvier dans la revue “Frontiers in Neuroscience” de faire des essais cliniques à plus large échelle, et de comparer cette approche aux thérapies existantes.

Source : communiqué

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