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Poissons panés : la qualité n'est pas toujours au rendez-vous

Publié le par Alexandra Bresson

Une enquête menée par l'association de consommateurs CLCV dénonce la mauvaise qualité de certaines marques de poissons panés. Outre une composition nutritionnelle qui laisse parfois à désirer, l'information sur l'emballage en ce qui concerne la provenance n'est pas souvent présente. Sans compter que les gammes destinées aux enfants ne valent pas mieux.

C'est un produit alimentaire qui plaît aussi bien aux enfants qu'aux adultes : le poisson pané. Au rayon surgelé et au rayon frais, l'offre est si importante qu’il est parfois difficile de faire son choix. Pour aider les consommateurs, la CLCV a souhaité faire un état des lieux des poissons panés proposés dans les rayons de supermarchés grâce à l'analyse de leur emballage, de leur composition et des signes de qualité. De mi-novembre à mi-décembre 2018, les experts ont recensé 42 produits aussi bien au rayon frais que surgelé dans huit enseignes (Carrefour, Intermarché, Franprix, Picard, Lidl…). Sur les 42 références, 20 sont de marques de distributeurs, les autres de marques nationales.

« Nous avons notamment observé des différences de quantité de poisson entre les produits, une qualité nutritionnelle inégale, ainsi que la présence de trop nombreux additifs et arômes », révèlent les auteurs de l'enquête. Ainsi, le pourcentage de poisson varie dans l’ensemble de l’échantillon de 35 % à 80 %, avec en moyenne 63 % de poisson dans la recette mise en œuvre dans le produit (contre de 56,6 % pour l'enquête de 2016). Un produit sur trois a notamment un pourcentage de poisson strictement inférieur à 65 %, alors que les experts jugent cet objectif « atteignable », le reste étant l’enrobage. En revanche, 11 produits, soit un quart de l’échantillon, contiennent entre 70 % et 80 % de poisson.

L’information donnée au consommateur reste incomplète

Les résultats montrent également que plus de 80 % des références indiquent l’espèce de poisson et la partie utilisée dans la recette (filets, chair…). Mais côté origine et méthodes de pêche, l’information est rare : la première est inconnue dans deux tiers des produits étudiés quand près de 90 % des panés n’indiquent pas la méthode de pêche. « Le logo pêche durable Marine Stewardship Council s’affiche sur moins d’un tiers des produits. Pour des consommateurs qui souhaitent avoir le critère de la durabilité, le choix reste encore trop limité », soulignent les experts. Quant à la qualité nutritionnelle, ces derniers ont utilisé le Nutri-Score pour savoir dans quelles catégories les produits se répartissaient.

Bien que ce logo qui informe sur la qualité nutritionnelle du produit soit de plus en plus adopté dans les supermarchés, il se trouve que seuls deux produits le mentionnent sur leur emballage. Les experts ont dû le calculer eux-mêmes et les résultats indiquent que 9 % des références sont notées C, 43 % A et 48 % B. À regarder de près, la teneur en sel, car certains produits « représentent le tiers des apports journaliers recommandés en une prise », selon les auteurs. La qualité du produit dépend aussi de la présence d’additifs, et c'est le cas pour 52 % des produits de l'échantillon, ou d’arômes à l'instar de 21 % d'entre eux. Pour les produits contenant des additifs, la moyenne interpelle : 3,7 additifs par produit.

Produits enfants : une moins bonne qualité nutritionnelle

Les plus représentés dans les recettes sont les additifs à fonction texturante : 50 % des références contiennent des additifs de texture (agent levant, épaississant, stabilisant, etc.). « Dans notre échantillon, il existe 18 produits sans additif, sans sucre ajouté et sans arôme », estiment les experts. Ces derniers mettent en garde contre les poissons panés ciblés « enfants » (12 produits sur 42) qui contiennent en moyenne moins de poissons que ceux non « ciblés » (59 % contre 65 %). En moyenne, ils sont 10 % plus énergétiques, 14 % plus gras et 17 % plus salés que les produits non ciblés et sont aussi moins bien notés par le Nutri-Score : seuls 17 % sont notés A contre 53 % pour les produits non ciblés.

Autant de chiffres qui pourraient décourager l'achat d'un tel produit, mais la CLCV l'affirme : un poisson pané peut être intégré dans une alimentation saine. À condition de respecter certains conseils pour bien le choisir et le préparer. Mieux vaut par exemple préférer une cuisson au four ou dans une poêle antiadhésive sans matière grasse. Au supermarché, il est conseillé de guetter sur l'emballage la présence d'additifs, d'ingrédients ajoutés comme les sucres, arômes ou amidons. Quant aux panés pour enfants, les produits indiquant « 100 % filet » avec la quantité de poisson la plus importante doivent être privilégiés sans oublier de les alterner avec des poissons sans chapelure qui ont plus de goût.

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