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Plus de 90 % des enfants dans le monde respirent chaque jour un air pollué

Publié le par Alexandra Bresson

Chaque jour, près de 93 % des enfants de moins de 15 ans dans le monde respirent un air si pollué que leur santé et leur développement sont gravement mis en danger, alerte l'Organisation mondiale de la santé. Dans son dernier rapport, elle estime qu’en 2016, des milliers d'enfants sont décédés d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures pour cette raison.

Quand le simple fait de respirer peut tuer. C'est le constat alarmant que fait l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en amont de la première conférence mondiale jamais organisée sur la pollution de l’air et la santé. Son dernier rapport se penche sur le lourd tribut que la pollution de l’air ambiant (extérieur) et de l’air à l’intérieur des habitations fait peser sur la santé des enfants dans le monde. Ainsi, 93 % des enfants de moins de 15 ans sont exposés à des niveaux de particules fines dans l’air ambiant (PM2,5) supérieurs aux niveaux préconisés par ses lignes directrices sur la qualité de l’air, parmi lesquels 630 millions d’enfants de moins de 5 ans et 1,8 milliard d’enfants de moins de 15 ans.

Parmi ses autres conclusions inquiétantes, le fait que 600 000 décès chez des enfants de moins de 15 ans ont été attribués aux effets conjoints de la pollution de l’air ambiant et intérieur rien que pour l'année 2016. Pour expliquer ces chiffres, les experts mettent en avant des conséquences avant même la naissance de l'enfant : les femmes enceintes exposées à un air pollué risquent davantage d’accoucher prématurément, et de donner naissance à des nouveau-nés de faible poids. Plus tard, la pollution de l’air a aussi des répercussions sur le développement neurologique, conduisant à des résultats plus faibles aux tests cognitifs, et à des conséquences négatives sur le développement mental et moteur.

Le cerveau et le corps des enfants sont plus vulnérables aux effets de la pollution

Les enfants qui ont été exposés à des niveaux élevés peuvent également courir un risque de voir leurs fonctions pulmonaires endommagées, et de souffrir de maladies chroniques telles que l'asthme ou les maladies cardiovasculaires au cours de leur vie. Les experts considèrent de fait la pollution comme l’une des principales menaces pour la santé de l’enfant, responsable de près d’un décès sur 10 chez les moins de 5 ans. « La pollution de l’air empoisonne des millions d’enfants et détruit leur vie », déclare le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Chaque enfant doit être en mesure de respirer un air non pollué de façon à pouvoir grandir et s’épanouir pleinement. »

L’une des raisons pour lesquelles les enfants y sont très vulnérables tient au fait qu’ils respirent plus rapidement que les adultes et absorbent davantage de polluants. Ils vivent aussi à une moindre distance du sol, où certains polluants atteignent des concentrations records, à un moment où ils sont en plein développement. Les nouveau-nés et jeunes enfants sont aussi plus sensibles à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations où les techniques utilisées pour la cuisine, le chauffage et l’éclairage sont polluants. Fort de ce constat, l'OMS espère que cette première conférence mondiale sera l’occasion pour toute la communauté de s’engager à « agir contre cette grave menace pour la santé. »

« La pollution de l’air freine le développement cérébral de l’enfant, et a une incidence sur sa santé de bien des façons. Mais il existe de nombreux moyens simples de réduire les émissions de polluants dangereux », déclare le Dr Maria Neira, directrice du Département Santé publique à l’OMS. A commencer par le respect des recommandations de l’OMS en matière de qualité de l’air, une meilleure gestion des déchets ou encore l’utilisation de transports plus propres. Pour protéger plus spécifiquement les enfants, elle recommande que les écoles et crèches soient situées loin des principales sources de pollution de l’air, telles que les routes à fort trafic, les usines ou les centrales énergétiques.

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