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Plainte contre Meta : « Les parents ont un énorme rôle à jouer »

Publié le par Estelle Hersaint

Instagram et Facebook sont à nouveau devant la justice. Meta est poursuivi par 41 États américains, car accusé de nuire à la santé des ados. L’entreprise aurait volontairement développé des fonctions quasi addictives pour les plus jeunes.

Meta va devoir rendre des comptes à plus de 40 États américains après une plainte déposée mardi 24 octobre 2023 contre ce géant des réseaux sociaux. Ils accusent notamment Facebook et Instagram de « nuire à la santé mentale et physique de la jeunesse ».

Les autorités américaines assurent dans leur plainte déposée auprès d’un tribunal californien et consultée par l’AFP que « Meta a exploité des technologies puissantes et sans précédent pour attirer […] et finalement piéger les jeunes et les adolescents, afin de faire des profits. » De plus, l’entreprise aurait « dissimulé la façon dont ces plates-formes exploitent et manipulent ses consommateurs les plus vulnérables », et « négligé les dommages considérables » causés à la « santé mentale et physique des jeunes. »

Contacté par l’AFP, le porte-parole du groupe Meta affirme être « déçu que les procureurs généraux aient choisi cette voie au lieu de travailler de manière productive avec les entreprises du secteur pour créer des normes claires et adaptées à l’âge pour les nombreuses applications utilisées par les adolescents ». Ajoutant ensuite : « Nous partageons l’engagement des procureurs généraux à fournir aux adolescents des expériences en ligne sûres et positives, et nous avons déjà introduit plus de 30 outils pour soutenir les adolescents et leurs familles. »

Une longue enquête

La plainte intervient après deux ans de travail sur les méthodes utilisées par les deux réseaux. L’enquête démarre en 2021, après qu’une ancienne employée de Facebook a lancé l’alerte sur les pratiques douteuses de son entreprise, appuyant son propos sur plus de 20 000 documents internes. Ils montrent que Meta savaient qu’Instagram créait une dépendance chez les jeunes, et impactait leur confiance en eux.

Si depuis, Meta a mis en place quelques outils de contrôle parental ou des notifications pour inciter les ados à limiter leur temps d’écran, le géant a aussi copié Tiktok avec ses « reels », ces vidéos courtes qu’il est possible de faire défiler à l’infini comme sur le réseau chinois.

Toxique pour les jeunes ?

Ces applications auraient ainsi des fonctionnalités dont le but est de « manipuler les jeunes utilisateurs, afin de les inciter à utiliser les plates-formes de manière compulsive et prolongée ». Les autorités américaines accusent aussi Meta d’enfreindre la loi sur la confidentialité des données personnelles des enfants et d’avoir menti en publiant « des rapports trompeurs » assurant à tort, que ses réseaux étaient sûrs et adaptés pour les adolescents.

Vivek Murthy, le médecin-chef et administrateur de la santé publique aux Etats-Unis, alertait dans un rapport en mai dernier sur les « effets extrêmement nocifs » des réseaux sociaux « sur la santé mentale des enfants et des adolescents ».

« Un ado passe plusieurs heures par jour sur les réseaux, ça a forcément un impact sur son modèle, sa construction », assure Cyril Di Palma, membre de l’association Génération Numérique. Plusieurs études ont déjà prouvé que les réseaux avaient un impact sur la confiance et l’estime de soi, en particulier auprès des jeunes filles. Une enquête Dove sur les conséquences des réseaux sociaux sur l’estime de soi des jeunes âgés de 10 à 15 ans montre ainsi qu’à peine 1 fille sur 5 publie une photo non retouchée d’elle-même sur les réseaux sociaux. Pire, entre 13 et 15 ans, 1 fille sur 3 a honte de son apparence et 63 % des filles qui passent plus de 2 heures par jour sur les réseaux sociaux se trouvent laides.

Et « parce que les jeunes y passent beaucoup de temps, les réseaux ont une part de responsabilité. » Si le règlement européen sur les services numériques (DSA) devrait changer la donne et obliger ces géants à modérer leurs contenus beaucoup plus rapidement, c’est toutefois à la maison que tout se joue. Selon Cyril Di Palma, « l’éducation à la culture numérique est essentielle et le seul contrôle fiable, c’est le parent et la sensibilisation qu’il va mettre en place. Comme dans la vie quotidienne, en ligne, on s’intéresse à ce que son enfant fait, où il va, ce qu’il voit et avec qui il discute. Les parents ont un énorme rôle à jouer. »

Oui
il y a 3 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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Non
il y a 1 mois
Oui et non. 1. ​Oui ​pour la télévision , 2. ​non pour l'internet. 1. ​Nous avons renoncé à la télévision depuis 2010 ! ​2. ​Pour ​int...
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