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Piles boutons : certains jouets électriques ne sont toujours pas conformes

Publié le par Alexandra Bresson

Face aux nombreux cas d’ingestion de piles boutons par de très jeunes enfants, responsables de graves conséquences, parfois mortelles, la Répression des Fraudes alerte à nouveau sur ce risque sanitaire méconnu. D'autant que ses derniers contrôles montrent que pour certains jouets électriques en contenant, les réglementations ne sont toujours pas respectées. En 2019 et 2020, une dizaine de jouets présentant une dangerosité liée à l’ingestion de piles boutons ont fait l’objet de mesures de retrait ou de rappel.

De nombreux objets du quotidien, tels que les télécommandes d’appareils audiovisuels, montres, appareils photos, audioprothèses ou encore certains jouets électriques, contiennent des piles boutons. En cette période d’achats de cadeaux de Noël, il convient d’être particulièrement vigilant car même en l’absence d’obstruction des voies respiratoires ou d’autres signes, l’ingestion d’une pile bouton représente un danger grave pour un enfant. En effet, des accidents graves liés à l’ingestion de ces piles boutons par de jeunes enfants, sont très régulièrement signalés par les centres antipoison. Et une pile avalée peut entraîner très rapidement la formation de lésions potentiellement mortelles.

Les piles ingérées peuvent provenir des emballages même des piles boutons ou de divers types de produits, notamment des jouets, qui en contiennent. C’est pour ces raisons que la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a poursuivi en 2019 ses contrôles sur la sécurité des jouets électriques en contenant et a mené une enquête sur la sécurité des emballages de piles boutons, « dans la continuité des actions de prévention déjà menées ». C’est-à-dire contrôler la présence sur ces derniers des avertissements et pictogrammes « prévus par les dispositions normatives existantes », leur lisibilité et leur conception appropriée.

Des emballages qui manquent de clarté

L'enquête de la DGCCRF souligne que « même si des conditionnements empêchant d’accéder facilement aux piles existent déjà (par exemple des emballages nécessitant une paire de ciseaux), certains sont encore insuffisamment robustes. » Par ailleurs, « des irrégularités ont été relevées en ce qui concerne l’absence d’avertissement ou leur rédaction en langue étrangère : 12 établissements sur les 102 contrôlés ont été destinataires d’un avertissement. », ajoute l'organisme. Celui-ci fait savoir qu'en avril, les règles encadrant la sécurité des emballages des jouets/piles seront renforcées. En plus de la présence d'avertissements et de pictogrammes de prévention, ils devront être conçus à l’épreuve des enfants.

En ce qui concerne les contrôles portant sur les jouets électriques, des tests spécifiques sont menés pour s’assurer de l’absence d’accessibilité des piles boutons aux enfants. Dans ce cadre, la DGCCRF a prélevé et analysé 82 jouets électriques au cours de l’année 2019 et il s'avère que 9 d'entre eux se sont révélés non conformes et dangereux « du fait de l’accessibilité des piles boutons ». Ils ont fait l’objet des suites appropriées (allant jusqu’au rappel des produits concernés) et la DGCCRF affirme qu'elle poursuivra ses contrôles « comme tout au long de l’année 2020 et les reconduira l’année prochaine. » Afin de prévenir tout risque d’ingestion, il est donc important de respecter quelques consignes.

Une situation à très haut risque de complications

En premier lieu, il est recommandé de conserver les piles bouton hors de portée d’un enfant qu’elles soient encore emballées ou usagées et de vérifier que le compartiment à piles des objets qui en contiennent, est bien sécurisé et ne peut pas être ouvert facilement. Enfin, mieux vaut privilégier l’achat d’appareils dont le compartiment à piles est sécurisé (présence d’une vis ou d’un dispositif de blocage). Outre la DGCCRF, les Centres antipoison et l'Anses* signalent régulièrement des accidents liés à l’ingestion de ces piles bouton, qui peuvent entraîner des complications médicales graves parfois mortelles : brûlure et perforation œsophagienne, hémorragie brutale, perforation des voies respiratoires.

« Les piles boutons ne sont pas des objets inertes, contrairement aux pièces de monnaie auxquelles elles sont comparées, à tort, très souvent. Lorsqu’elles sont en contact avec une muqueuse humide, elles sont responsables d’une brûlure chimique parfois profonde. Ainsi, quelle que soit la voie de pénétration (les enfants peuvent aussi introduire cette pile dans le nez ou l’oreille), elles peuvent conduire à des brûlures profondes, liées, entre autres paramètres, à la taille de la pile, au temps de contact de la pile avec la muqueuse, à la charge de la pile et à son voltage. », précise l'Anses. En cas d’ingestion, même supposée, il convient de contacter immédiatement le 15 ou un centre antipoison en indiquant explicitement l'incident.

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

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