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Piles bouton et jeunes enfants : soyez vigilant !

Publié le par Alexandra Bresson

Face aux nombreux cas d’ingestion de piles bouton par de très jeunes enfants, responsables de graves conséquences, parfois mortelles, les autorités sanitaires alertent à nouveau sur ce risque sanitaire méconnu et sensibilisent les parents sur les premiers réflexes à adopter en cas d’accident.

C'est un rappel essentiel qu'ont tenu à effectuer les agences sanitaires* dont la Répression des Fraudes peu avant l'ouverture des cadeaux de Noël : gare aux piles bouton ! Celles-ci sont en effet présentes dans de nombreux objets du quotidien comme les clés de voiture, calculatrices, montres, appareils photos, audioprothèses, les télécommandes, mais aussi les jouets électroniques. Les Centres antipoison signalent très régulièrement des accidents liés à l’ingestion de ces piles bouton qui peuvent entraîner des complications médicales graves parfois mortelles : brûlure et perforation œsophagienne, hémorragie brutale et imprévisible voire perforation des voies respiratoires.

A partir de leurs données, les Centres antipoison ont réalisé une étude rétrospective publiée en 2017. Il s'avère qu'entre janvier 1999 et juin 2015, 4030 cas ont été étudiés, tous âges confondus, dont deux cas de décès d'enfant et 21 cas graves ont été observés. Cette étude souligne par ailleurs une augmentation significative des cas d’ingestion présentant des signes cliniques, passant de 7% en 1999 à 18% en 2015. Une hausse qui s'explique par l’augmentation du nombre d’ingestions des piles de grande taille. « Une étude prospective réalisée entre juin 2016 et juin 2018 est en cours d’analyse mais trois décès d’enfants sont d’ores et déjà à déplorer sur cette période. », précise l'Anses.

Des jouets peuvent être non conformes

La Répression des Fraudes estime quant à elle que chaque année en France, plus de 1 200 visites aux urgences sont liées à l’ingestion de piles boutons, qui concerne très majoritairement les enfants de 0 à 5 ans. Et tient à faire savoir que les jouets électroniques représentent en soi un danger : sur la période 2015-2018, elle en a contrôlé 133 dont cinq se sont révélés non conformes car ces piles étaient accessibles. Des hand-spinners lumineux ont ainsi dû être retirés du marché. « Une pile avalée peut entraîner très rapidement la formation de lésions potentiellement mortelles. En cas d’ingestion, même supposée, n’attendez pas, chaque minute compte. », font savoir les autorités sanitaires.

Il est alors recommandé de contacter le 15 ou un centre antipoison qui indiquera la marche à suivre, une radiographie devant être réalisée le plus vite possible pour localiser la pile. Afin de prévenir ce risque, les autorités sanitaires réitèrent également les bons réflexes à suivre en amont. Il est recommandé de conserver les piles bouton hors de leur portée, qu’elles soient encore emballées ou usagées et de vérifier que le compartiment à piles des objets qui en contiennent ne peut pas être ouvert facilement. Enfin, mieux vaut privilégier l’achat d’appareils dont le compartiment à piles est sécurisé, avec la présence d’une vis ou d’un dispositif de blocage nécessitant une manipulation pour l’ouvrir.

Si son ingestion peut ne pas entraîner de problème grave, « une pile bouton qui resterait bloquée dans l’œsophage peut, en 2 heures, être à l’origine de symptômes pouvant aller jusqu’à la perforation. Les piles au lithium d’un diamètre supérieur ou égal à 20 mm sont les plus dangereuses », précise un centre antipoison, qui précise qu'il ne faut rien donner à boire ni à manger à l’enfant après ingestion de l'une d'elles. A noter que ce risque concerne aussi les adultes : en cas de confusion avec un médicament ou « lorsque l’on veut lécher la batterie pour vérifier si elle produit encore du courant », ajoute-t-il. Les piles neuves et usagées doivent donc être gardées hors de portée dans tous les cas.

*La Direction générale de la Santé (DGS), la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), et l’Agence nationale de sécurité. sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)

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