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Mortalité routière : la France mauvaise élève pour la sécurité des enfants

Publié le par Alexandra Bresson

Les enfants sont des usagers de la route particulièrement vulnérables, rappelle un rapport européen révélant que l'amélioration de la sécurité routière pour ces derniers passe par la conception de véhicules qui protègent mieux leurs occupants et ceux qui se trouvent à l'extérieur et des sièges auto appropriés.

En terme de mortalité routière, les chiffres évoqués concernent les usagers de la route dans leur globalité mais très rarement les enfants. (ETSC) vient d'être publié sur ce sujet, indiquant qu'un décès d'enfant sur 13 dans l'UE survient à la suite d'une collision routière. Plus précisément, plus de 8 000 enfants de 0 à 14 ans ont été tués dans des collisions routières au cours des dix dernières années dans l'UE. La moitié des enfants tués voyageaient en voiture, un tiers marchait et 13% faisaient du vélo, selon ce rapport rendu publique à l'aube d'une mise à jour de la réglementation de la Commission européenne dans ce domaine.

Dans ce document, l'ETSC affirme que les mesures susceptibles de réduire les excès de vitesse sont essentielles pour prévenir la mort d'un plus grand nombre d'enfants et demande à l'UE d'exiger des technologies de sécurité dans toutes les automobiles telles que l'Intelligent Speed Assistance (ISA) et l'Automated Emergency Braking (freinage d'urgence automatisé) pour détecter les piétons et les cyclistes. « Il y a un risque grave que les gouvernements ignorent les énormes avantages en matière de sécurité qui peuvent être obtenus en installant des technologies d'assistance au conducteur éprouvées aujourd'hui. », explique dans un communiqué Antonio Avenoso, directeur exécutif de l'ETSC.

Peu de progrès réalisés en France cette décennie

Le rapport affirme aussi que des sièges pour enfant manquant, inappropriés ou mal installés restent un problème important dans l'ensemble de l'UE. Or, selon l'Organisation mondiale de la santé, ces dispositifs bien installés et utilisés réduisent jusqu'à 80% le risque de décès sur la route. C'est pourquoi l'ETSC réclame une meilleure éducation, davantage d'application et une TVA réduite sur ceux-ci. Une mesure autorisée par la législation de l'UE mais jusqu'ici seulement mise en place en Croatie, Chypre, Pologne, au Portugal et Royaume-Uni. Il demande aussi aux États membres de mettre en place des zones de 30 km/h dans les zones où la marche et le vélo sont fréquents et autour des écoles.

En terme de classement, les données montrent que la Suède affiche le plus faible taux de mortalité routière infantile de toute l'UE tandis qu'à l'autre extrémité, les enfants vivant en Roumanie sont sept fois plus susceptibles de mourir dans une collision routière. Par ailleurs, un certain nombre de pays de l'UE ont également réalisé d'importants progrès dans ce domaine au cours de la décennie, notamment la Hongrie, la Croatie, la Grèce, le Portugal, les Pays-Bas et le Royaume-Uni avec une réduction de la mortalité infantile sur la route d'une moyenne annuelle de 15%. En France en revanche, comme en Suisse et en Bulgarie, cette dernière a seulement été réduite de moins de 5% par an.

Les auteurs précisent également qu'en « Estonie, en Bulgarie, en Suisse, en France et en Slovénie, les décès sur les routes des enfants ont diminué plus lentement que ceux des autres usagers de la route sur la période 2006-2016 ». La France est aussi citée aux côtés de l'Estonie, de la Hongie, de l'Italie, de la Lettonie et de la Pologne comme faisant partie des pays où les enfants peuvent obtenir un permis pour cyclomoteur dès l'âge de 14 ans, un facteur important de mortalité routière selon eux. Quant à l'utilisation des sièges pour enfants, le rapport évoque les données d'une précédente étude suisse réalisée en 2012 précisant que dans l'hexagone en 2017, environ 58% des parents suivis les ont mal installés.

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