La très médiatique sortie du livre “La Familia Grande”, dans lequel Camille Kouchner raconte les actes incestueux commis par son beau-père Olivier Duhamel sur son frère jumeau, a engendré une onde de choc au sujet de l’inceste. Jusque-là murées dans le silence, notamment du fait du tabou autour de ces violences sexuelles, des milliers de victimes ont eu le courage de témoigner, dans l’espoir de briser le tabou autour de ce type de violences sexuelles.
Grand oublié des mots-dièse #Metoo et #BalanceTonPorc sur le harcèlement sexuel et sexiste, l’inceste est soudain sorti de cette chape de plomb sous lequel il était caché depuis bien trop longtemps.
Sur Twitter, un nouveau mot-dièse a ainsi été créé et s’est répandu comme une traînée de poudre ce week-end des 16 et 17 janvier, signe de la volonté des victimes de briser l’omerta autour de ces violences impardonnables. Suite à la révélation de ce qu’on appelle désormais l’Affaire Duhamel, le collectif féministe “Nous Toutes” a eu à cœur d’interroger ses adhérents sur le sujet de l’inceste. La création d’un hashtag est ressortie comme étant un moyen fort d’aider les milliers de victimes de ces actes à oser sortir du silence. “Cette volonté de témoigner de l'inceste a été massive de la part de celles que nous avons interrogées. Ce qui ressortait, c'était le besoin de se donner de la force, en commun”, a ainsi commenté Madeline Da Silva, membre du collectif Nous Toutes, au micro de “franceinfo”.
“J’avais 5 ans. En une soirée, ce frère de ma mère a bouleversé ma candeur et assombri le cours du reste de ma vie. En une seconde, j'avais 100 ans”, témoigne ainsi une internaute sous le pseudonyme Marie Chenevance, en lien avec une chanson de Barbara, elle aussi victime d'inceste. Après ce tweet accompagné du hashtag #MetooInceste, des milliers d’autres ont suivi. Tous disent l’horreur des actes subis et la difficulté à se reconstruire ensuite.
Au-delà de ces témoignages courageux, plusieurs collectifs, associations et personnalités publiques, demandent des actes forts de la part de l’exécutif, notamment l'imprescriptibilité de tous les crimes commis sur mineurs, et un meilleur accompagnement des victimes via une meilleure formation des professionnels de l’enfance. Notons qu’une commission indépendante sur les violences sexuelles subies pendant l’enfance a récemment été créée. Si elle est censée s’emparer du sujet de l’inceste et donner au gouvernement des propositions pour changer les choses, elle partie actuellement de la démission de sa présidente Elisabeth Guigou, proche du politologue Olivier Duhamel.
Source : Twitter
Vous avez envie d’en parler entre parents ? De donner votre avis, d’apporter votre témoignage ? On se retrouve sur https://forum.parents.fr.
J’avais 5 ans. En une soirée, ce frère de ma mère a bouleversé ma candeur et assombri le cours du reste de ma vie. En une seconde, j'avais 100 ans. #MetooInceste
— Marie Chenevance (@MChenevance) January 14, 2021
J'avais entre 11 et 14 ans.
— Anne-Marie JOVER (@jover_anne) January 16, 2021
C'était mon frère.
J'ai 57 ans et je suis toujours victime de ce passé.
Hormis ma fille, je n'ai jamais rien construit. Ma vie sociale, professionnelle ou sentimentale n'est qu'une succession d'échecs et d'isolement. #MetooInceste
J'avais 6 ans, puis 7, 8 et enfin 9 ans lorsque mon frère m'a violé.
— Laurent Boyet (@assopapillons) January 16, 2021
Tout ce que je fais aujourd'hui, c'est pour me réconcilier avec l'enfant que j'étais et que j'ai si souvent l'impression d'avoir abandonné... Regarde ce qui se passe aujourd'hui. C'est beau non ?#metooincestepic.twitter.com/YGnEPojtBY