Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Malgré des avancées dans le domaine de l’éducation, le monde reste un endroit violent pour les filles

Publié le par Alexandra Bresson

Selon un récent rapport de l'Unicef qui dresse l’état de la condition féminine dans le monde, la violence envers les femmes demeure non seulement courante mais acceptée, malgré la promulgation du Programme d'action de Beijing de 1995 en faveur de leur autonomisation. Ses auteurs remettent notamment en cause l’égalité des chances permettant aux jeunes filles de terminer leurs études dans un cadre sûr.

Près de 25 ans de progrès inégaux. Tel est le constat dressé par l'Unicef en ce qui concerne la violence à l’encontre des femmes et des filles dans le milieu éducatif à l'échelle mondiale. Selon son récent rapport, il n'y a jamais eu autant de filles scolarisées ou en mesure de poursuivre leur scolarité dans le monde mais pour autant, ces avancées dans le domaine de l’éducation n’ont eu que peu d’effet sur l’émergence d’un monde plus égalitaire envers le sexe féminin. Sa publication intervient dans le cadre de la campagne Génération Égalité et à l’occasion du 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, un plan pour la promotion des droits des femmes et des filles.

Le document indique que 25 ans après cette fameuse conférence historique de Beijing sur les femmes, la violence à leur égard demeure un phénomène plus que courant. En 2016, par exemple, 70 % des victimes de traite identifiées dans le monde étaient des femmes ou des filles, pour la plupart à des fins d’exploitation sexuelle. « Bien que la communauté internationale ait trouvé la volonté politique d’envoyer massivement les filles à l’école, elle a lamentablement échoué à leur apporter les compétences et l’aide nécessaires pour qu’elles puissent décider de leur propre avenir, mais aussi vivre de manière sûre et digne. », explique la Directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore.

Les dangers d'une alimentation transformée et malsaine

Celle-ci ajoute : « l’accès à l’éducation ne suffit pas, nous devons faire évoluer les comportements et les attitudes envers les filles. L’égalité réelle ne sera atteinte que lorsque les filles ne seront plus exposées à la violence, qu’elles seront libres d’exercer leurs droits et qu’elles pourront bénéficier de chances égales. » Les auteurs constatent que les filles sont partout confrontées à des risques de violence (en ligne, à l’école, à la maison, au sein de leur communauté), dont elles gardent des séquelles physiques, psychologiques et sociales. En effet, des pratiques telles que le mariage des enfants et les mutilations génitales continuent de ruiner la vie de millions de filles à travers le monde.

Chaque année, « ce sont ainsi 12 millions de filles qui sont mariées durant leur enfance, et 4 millions qui risquent de subir des mutilations génitales. », précise l'Unicef. Le rapport pointe également des tendances préoccupantes dans le domaine de la nutrition et de la santé. Car la mondialisation et l’essor rapide de techniques de marketing agressives ciblant les enfants ont entraîné une hausse de la consommation d’aliments et de boissons ayant contribué à une explosion du surpoids et de l’obésité. Entre 1995 et 2016, la prévalence du surpoids chez les filles âgées de 5 à 19 ans est passée de 9 % à 17 %, et près de deux fois plus de jeunes filles sont en surpoids aujourd'hui qu’en 1995.

Enfin, des préoccupations liées cette fois aux troubles psychologiques se sont également développées ces dernières années en raison d'un facteur majeur : l’usage excessif des technologies numériques. Le rapport précise que le suicide est à l’heure actuelle la deuxième cause de mortalité chez les adolescentes de 15 à 19 ans, derrière les pathologies maternelles. «  Pour notre bien à tous, il faut que les choses changent, et l’on doit également s’assurer que les compétences enseignées aux filles les préparent aux emplois technologiques et numériques de demain, et que cesse toute violence à leur encontre. », conclut pour sa part la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka.

Sujets associés