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L'OMS veut prévenir la déficience auditive chez 1,1 milliard de jeunes

Publié le par Alexandra Bresson

L'Organisation mondiale de la santé vient de publier une nouvelle norme internationale concernant les appareils audio personnels dans le but de limiter la progression de cas de surdité et déficience auditive chez les plus jeunes.

Elle est une partie intégrante d'une bonne santé générale, mais on l'oublie trop souvent : la santé auditive. À l’approche de la Journée mondiale de l’audition (le 3 mars), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Union internationale des télécommunications établissent un constat inquiétant dans ce domaine. A savoir que près de 50 % des personnes âgées de 12 à 35 ans, soit 1,1 milliard de jeunes, risquent une déficience auditive due à une exposition prolongée et excessive à des sons trop forts, parmi lesquels la musique écoutée au moyen des appareils audio personnels. C'est pourquoi les deux organismes viennent de publier une nouvelle norme pour la fabrication et l’utilisation de ces appareils.

« Du fait que nous avons le savoir-faire technique pour éviter la déficience auditive, on ne devrait pas voir tant de jeunes continuer de détériorer leur audition en écoutant de la musique. Ils doivent comprendre que s’ils perdent l’audition, elle ne reviendra plus. Cette nouvelle norme permettra de bien mieux préserver ces jeunes consommateurs pendant qu’ils profitent de quelque chose qu’ils aiment beaucoup », explique le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Celle-ci estime par ailleurs qu'environ 466 millions de personnes (432 millions d’adultes et 34 millions d’enfants) souffrent de déficience auditive incapacitante, ayant un impact sur leur qualité de vie.

Quelles nouvelles règles faut-il appliquer ?

Une situation qui pourrait concerner plus de 900 millions de personnes d'ici 2050 si des mesures de santé publique ne sont pas unanimement adoptées, pour ainsi éviter la survenue de la moitié des cas de déficience auditive. Au regard de cette norme OMS-UIT, les appareils audio devront ainsi présenter quatre caractéristiques. La première étant une fonction de « tolérance sonore », c'est-à-dire un logiciel suivant le niveau et la durée de l’exposition de l’utilisateur, exprimés en pourcentage. La seconde concerne une information personnalisée : un profil d’écoute individualisé basé sur les pratiques d’écoute qui indique à l’utilisateur le degré de sécurité avec lequel il a écouté la musique.

Ces appareils devraient aussi présenter une option pour limiter le volume sonore, « dont une réduction automatique et le contrôle parental », précise l'OMS. Enfin, elle souhaite que chaque utilisateur puisse avoir accès à des informations sur l’écoute sans risque via ces derniers. Cette norme a été mise au point dans le cadre de l’initiative de l’OMS « Écouter sans risque », mise au point par des experts des deux organisations au cours d’un processus de deux ans. Celle-ci vise à améliorer les habitudes d’écoute chez les jeunes, quand ils sont exposés à la musique et à d’autres sons dans des salles de spectacle bruyantes, et quand ils écoutent de la musique avec leurs appareils audio personnels.

A noter cependant que l'OMS recommande son application par les gouvernements et fabricants sur la base du volontariat seulement. « La société civile, en particulier les associations professionnelles et ceux qui promeuvent les soins de l’audition, a aussi un rôle à jouer pour défendre la norme et sensibiliser le grand public à l’importance des pratiques d’écoute sans risque, pour que les consommateurs exigent des produits les protégeant contre la déficience auditiv. », conclut-elle. En France, l'association “Journée nationale de l'audition” affirme que 1 jeune sur 5 souffrirait d’une perte auditive, et milite pour que soit réalisé un bilan régulier du capital auditif de chaque enfant.

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