Le ministère de la Santé l'avait annoncé en juillet mais c'est désormais officiel. A partir de janvier 2018, 8 vaccins jusqu’alors recommandés pour la petite enfance deviendront obligatoires, en complément des 3 vaccins qui le sont actuellement (diphtérie, tétanos et poliomyélite). Malgré les nombreuses contestations de la part des « anti-vaccins » à la suite de cette décision, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a confirmé l'entrée en vigueur de cette mesure lors d'une interview « Nous laisserons évidemment le temps aux familles de se mettre en ordre de marche car il est hors de question de pousser les gens à vacciner dans l'urgence », a-t-elle affirmé.
Eviter la « réémergence d'épidémies »
Mais la ministre est bien décidée à ce que la couverture vaccinale, considérée comme insuffisante, augmente pour éviter les flambées épidémiques. La France, et même l'Europe, est par exemple en proie à des cas de rougeole depuis plusieurs mois. « L'idée c'est que les 15% des enfants non vaccinés qui mettent en danger les autres et qui favorisent la réémergence d'épidémies pour lesquelles il y a des morts aujourd'hui se mettent en ordre de marche pour protéger le reste de la population », ajoute-t-elle. Seront donc obligatoires les vaccins contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l'hépatite B, l'Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C.
Reste à savoir si la ministre compte inclure dans le projet de loi une clause d'exemption pour les parents les plus farouchement opposés à la vaccination. « Mon objectif n'est pas de sanctionner, c'est de rendre la confiance aux Français », déclare-t-elle sur le sujet. Selon les chiffres du ministère de la Santé, l’extension à 11 vaccins obligatoires représente en pratique 10 injections pour les enfants, étalées sur 2 ans. Et « au moins 70 % des enfants connaissent déjà ces 10 injections sur 2 ans, et 80 % plus de 8 injections », précise-t-il. Tous les vaccins seront pris en charge à 100 % : 65 % de leur prix est remboursé par l’Assurance maladie et 35 % par les assurances complémentaires.