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Les règles, encore un tabou à l’école pour la moitié des filles en France

Publié le par Véronique Bertrand

Le 28 mai prochain aura lieu la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. L’occasion de revenir sur un sujet tabou : les règles, qui entravent encore dans de nombreux pays, et même en France, la scolarisation des filles.

En 2022, les règles sont encore un tabou, jusqu’à quand ? Pourtant, c’est bien ce que montre l’étude réalisée par OpinionWay pour l’ONG Plan International France auprès de 1 000 jeunes femmes françaises âgées de 13 à 25 ans.

Des ados qui ont honte ?

L’étude rapporte des chiffres impensables en 2022 : 55 % des filles en France estiment que les règles sont un sujet tabou à l’école, et 35 % d’entre elles ont honte de les avoir. Pourquoi ? Peut-être parce que 49 % estiment que des personnes considèrent encore les règles comme sales, mais aussi parce que 35 % des jeunes femmes avouent qu’elles ou une de leurs proches a déjà subi des moqueries ou des humiliations à ce sujet à l’école.

Des jeunes filles bannies du foyer

Dans les pays en voie de développement, l’impact des règles est encore plus important. Alors que depuis 2005, la pratique de ‘l’exil menstruel’ est interdite, elle est malheureusement encore pratiquée. Swastika, jeune Népalaise de 18 ans dit : « Quand j’ai eu mes premières règles, on m’a enfermée dans une hutte à côté de chez moi. Je n’avais pas le droit de voir ni mon père, ni mon frère, car selon la croyance, cela aurait pu les tuer. »

Dans ces pays, les jeunes femmes ayant leurs règles sont considérées comme ‘impures’, ‘maudites’, ‘dangereuses’.

Non-scolarisée 5 jours par mois

Toujours dans les pays en voie de développement, le manque d’argent pour payer des protections hygiéniques, pour se changer lorsque les vêtements sont tachés, font que les jeunes filles manquent, en moyenne, l’école cinq jours par mois à cause de leurs menstruations.

Ainsi, en Inde, trois quarts des filles ne se rendent pas à l’école lorsqu’elles ont leurs règles. En Ouganda, en Indonésie, au Bangladesh, la puberté signe, la plupart du temps, l’arrêt de la scolarisation des filles.

Il reste encore beaucoup à faire. C’est pourquoi, à l’occasion de la Journée de l’hygiène menstruelle, Plan International France et le Plan des jeunes lancent le projet “Changeons les règles”. Des ateliers informatifs, ludiques, collaboratifs auront lieu en Ile-de-France auprès des lycéens et des lycéennes pour les sensibiliser à l’impact scolaire de tabous liés aux règles dans le monde.