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Les noisettes du Nutella récoltées en partie par des enfants en Turquie, selon la BCC

Publié le par Hélène Bour

Une partie des noisettes présentes dans le Nutella de Ferrero sont récoltées en Turquie par des enfants de 10-12 ans, comme le révèle la BBC, qui a mené l’enquête. Une pratique évidemment illégale.

Vous ne verrez sans doute pas votre pot de Nutella de la même façon après avoir lu ces quelques lignes. Déjà décriée pour sa composition contenant de l’huile de palme, dont la culture contribue à la déforestation et à la disparition des orangs-outans, la célèbre pâte à tartiner participerait en plus au travail d’enfants.

Tim Whewell, un journaliste de la BBC, a mené une enquête approfondie sur la provenance des noisettes participant à la composition du Nutella (13% environ). “Près des trois quarts des noisettes dans le monde proviennent de Turquie et le plus gros acheteur est Ferrero, fabricant de Nutella, la pâte à tartiner au chocolat et aux noisettes. Mais ce sont surtout les migrants, y compris les enfants, qui cueillent les noisettes, qui travaillent de longues heures pour un salaire très bas”, écrit-il.

Le reporter s’est rendu dans les montagnes de la région de la Mer Noire, en Turquie, où il a suivi une famille de migrants kurdes pendant la récolte des noisettes. Il a alors constaté que deux des cueilleurs, Mustafa et Mohammed, travaillent illégalement, d’autant qu’ils ont à peine 12 et 10 ans, bien en dessous de l'âge minimum requis pour travailler en Turquie, qui est fixé à 15 ans.

Bien évidemment, le salaire est dérisoire par rapport au salaire moyen turc, avec seulement 15 € par jour (95 lira) pour 10 heures de travail acharné, sur des pentes extrêmement raides, avec un sac sur le dos qui peut faire jusqu’à 35 kg.

Interrogé par le journaliste, le copropriétaire du verger se dit contre le travail des enfants, assure que la plupart des agriculteurs l’acceptent, et qu’il n’a pour sa part pas d’autre choix que de payer les enfants car leurs parents insistent pour qu’ils travaillent.

Sur son site, Ferrero indique que “la traçabilité est essentielle pour garantir les normes de qualité de la production et des produits”, et souhaite rendre ses noisettes traçables à 100% d’ici à 2020. Interviewé par la BBC, le directeur général de la Ferrero Hazelnut Company en Turquie, Bamsi Akin, a déclaré que s’il connaissait les noms des intermédiaires auprès desquels l’entreprise se fournit, il ne peut pas “garantir les noms complets des agriculteurs”. Il indique que Ferrero propose des formations pour les agriculteurs, notamment pour rendre le secteur plus durable, et les sensibiliser aux droits des travailleurs, notamment pour éviter le travail des enfants.

Mais ça n’est visiblement pas suffisant.

En partant, le journaliste a assisté à l’installation d’une nouvelle famille de récoltants dans une petite cabane en bois sans électricité. Elle comprend une mère de famille, ainsi que trois jeunes adultes (deux femmes, un homme), et deux jeunes enfants.

Source : BBC

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