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Les femmes qui étaient grandes et maigres dans l'enfance seraient plus à risque d'endométriose

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude menée pendant des décennies révèle que les filles grandes et minces autour de l'âge de 7 ans seraient plus à risque d'endométriose. Bien que ces résultats doivent être confirmés, cette découverte apporte un nouvel éclairage sur les facteurs de risque de cette maladie gynécologique encore méconnue.

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique, qui touche 1 femme sur 10 en âge de procréer. La maladie se caractérise par la présence, en dehors de l’utérus, de cellules issues de la muqueuse utérine. Elle peut être à l’origine de douleurs souvent invalidantes, majoritairement au niveau du pelvis, et de problèmes d’infertilité, mais il existe plusieurs types d’endométriose qui varient selon les régions touchées, l’intensité et la régularité des douleurs. Comme l'explique la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM), les chercheurs travaillent à l’identification de gènes de susceptibilité, afin de diagnostiquer la maladie de manière plus précoce et mieux la prendre en charge.

Des chercheurs du Centre danois pour la recherche clinique et la prévention recommandent de prendre en compte la taille et l'indice de masse corporelle (IMC) des petites filles, car ces deux éléments pourraient aider à savoir quelles femmes sont plus à risque de souffrir de cette maladie. Leur étude publiée dans la revue ‘Annals of Human Biology’ indique en effet que cette condition serait plus fréquente chez les femmes qui étaient grandes et maigres lorsqu'elles étaient jeunes. A l'inverse, les filles avec un IMC plus élevé auraient un risque d'endométriose plus faible que les filles grandes et maigres, en raison de mécanismes biologiques, tels qu'une augmentation du niveau d'œstrogènes.

« Des indicateurs de risques peuvent être pris en compte en amont »

« Une fenêtre temporelle critique au cours de laquelle la maladie se développe est souvent ratée, les femmes devant souvent faire face à des diagnostics retardés de plusieurs années. », explique la chercheuse Julie Aarestrup à l'origine de l'étude. « Nos résultats montrent que des indicateurs de risques peuvent être pris en compte en amont, ce qui pourrait aider à accélérer le diagnostic afin que les traitements puissent démarrer pour ralentir la croissance du tissu endométrial. » Actuellement, les quelques facteurs de risque établis de manière précise pour l'endométriose comprennent les menstruations commençant à un âge précoce, des cycles plus courts et des antécédents familiaux de la maladie.

Les chercheurs ont rapporté avoir analysé les données de plus de 170 000 femmes nées au Danemark entre 1930 et 1996, dont la taille et le poids ont été mesurés entre l'âge de 7 et 13 ans. Ils ont également examiné des données hospitalières recueillies depuis 1977 pour suivre jusqu'en 2017 les cas d'endométriose ou d'adénomyose (forme d'endométriose qui est interne à l'utérus) chez les filles âgées de 15 ans ou plus. Au total, 2 149 femmes ont reçu un diagnostic d'endométriose et 1 410 d'adénomyose. Les résultats ont révélé que les filles avec un IMC plus élevé avaient un risque plus faible d'endométriose, tandis que les filles plus grandes étaient plus souvent diagnostiquées avec la maladie.

La piste des œstrogènes

Par exemple, une différence d'environ 2,3 kg entre deux filles âgées de sept ans était associée à un risque accru d'endométriose de 8% chez la fille plus légère, tandis qu'une fille âgée de sept ans qui mesurait en moyenne 5,2 cm de plus voyait son risque augmenter d'environ 9%. Les chercheurs n'ont en revanche constaté aucune association similaire avec le risque d'adénomyose, ni aucun lien entre le poids à la naissance et la survenue d'endométriose ou d'adénomyose, et affirment que leurs résultats sont similaires quelle que soit l'année de naissance des participantes. Selon eux, les œstrogènes (hormones sexuelles sécrétées par l'ovaire) pourraient être à l'origine de cette association positive.

Ce groupe d'hormones est en effet connu pour favoriser la croissance de la muqueuse de l'utérus, mais aussi pour son rôle dans les poussées de croissance pendant la puberté. « Nos résultats apportent une contribution importante à notre compréhension limitée de l'endométriose, tout en soulignant combien nous devons en savoir plus sur les processus biologiques qui se cachent derrière. », concluent les scientifiques. A noter qu'une fois le diagnostic établi grâce à un examen échographique, voire par IRM, il n’existe aucun traitement définitif pour guérir de l’endométriose. Sa prise en charge passe par un traitement hormonal pour supprimer les règles, et par la chirurgie.

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