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Les enfants sont plus susceptibles de bien manger grâce aux émissions de cuisine montrant des aliments sains

Publié le par Alexandra Bresson

Une nouvelle étude a révélé que les enfants âgés de 10 à 12 ans étaient près de trois fois plus susceptibles de prendre de bonnes décisions alimentaires après avoir regardé un programme de cuisine télévisé mettant en vedette des aliments sains.

Une alimentation variée et équilibrée chez les enfants comme les adultes consiste à manger de tout, mais en quantités adaptées, en privilégiant les aliments bénéfiques pour la santé (fruits, légumes, poissons…) et en limitant la consommation de produits sucrés (confiseries, boissons sucrées…), salés (gâteaux apéritifs, chips…) et gras (charcuterie, beurre…). Mais comment faire si son enfant « boude » certains aliments ? Plusieurs techniques ont fait leurs preuves comme jouer sur la présentation et la préparation des plats et les intéresser à ce qu’il mange. Des chercheurs de l'Université de Tilburg donnent une nouvelle astuce : les initier aux émissions de cuisine mettant en avant des aliments sains.

Leur étude publiée dans le « Journal of Nutrition Education and Behavior » affirme en effet que les émissions de télévision mettant en vedette des aliments sains peuvent être un ingrédient clé pour amener les enfants à faire des choix alimentaires plus sains dès à présent et à l'âge adulte. Les enfants concernés par cette mesure seraient ainsi 2,7 fois plus susceptibles de faire les bons choix alimentaires par la suite. Les chercheurs ont demandé à 125 enfants âgés de 10 à 12 ans, avec le consentement des parents, de regarder pendant 10 minutes une émission télévisée de cuisine néerlandaise à destination des enfants, puis leur ont offert une collation en récompense de leur participation.

« Les écoles représentent le moyen le plus efficace d'atteindre la population »

Il a été constaté que les enfants qui ont regardé une émission mettant en avant des aliments de bonne qualité nutritionnelle étaient par la suite beaucoup plus susceptibles de choisir l'une des collations saines proposées comme une pomme ou quelques morceaux de concombre plutôt que l'une des collations « malsaines » (une poignée de chips ou de mini-bretzels salés). « Les résultats de cette étude indiquent que les programmes de cuisine peuvent être un outil prometteur pour promouvoir des changements positifs dans les préférences, les attitudes et les comportements alimentaires des enfants. », explique l'auteur principal de l'étude le Pr Frans Folkvord, de l'Université de Tilburg.

Les chercheurs estiment qu'une telle mesure peut s'appliquer à l'école, endroit où ils peuvent comprendre ce qu'est un comportement alimentaire sain. « Une éducation nutritionnelle en milieu scolaire peut avoir une influence positive importante sur les connaissances, attitudes, compétences et comportements des enfants. », ajoute le Pr Folkvord. « Les écoles représentent le moyen le plus efficace d'atteindre une grande partie d'une population cible importante, qui comprend les enfants ainsi que le personnel scolaire et la communauté au sens large. Le modèle positif des camarades et des enseignants peut les encourager à essayer de nouveaux aliments pour lesquels ils faisaient preuve de dégoût auparavant.»

Malbouffe : la France ne protège pas assez les enfants, selon la revue Prescrire

Une telle idée peut aussi être appliquée au domicile familial, où enfants sont à risque d'être exposés à des publicités pour des aliments d'une mauvaise qualité nutritionnelle. Tel est le constat récemment dressé par la revue Prescrire qui estime que la France ne promulgue pas assez de lois visant à protéger les enfants du « marketing alimentaire », soit des messages commerciaux vantant les aliments riches en graisses, en sel et en sucre diffusés notamment à la télévision. « Depuis janvier 2018, en France, il y a eu un petit progrès avec l'entrée en vigueur de l'interdiction de la publicité sur les chaînes publiques pendant les programmes destinés aux enfants de moins de 12 ans. », indique-t-elle.

Mais c'est sans compter le fait que les enfants regardent d'autres programmes que ceux qui leur sont dédiés. Prescrire rappelle par ailleurs que « selon l'Organisation mondiale de la santé, cette mesure ne protège efficacement ni les enfants de moins de 12 ans, ni les adolescents. » En février 2019, une proposition de loi visant à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments et à encourager les bonnes pratiques alimentaires a été adoptée par l'Assemblée nationale. Mais la revue doute de la réelle efficacité de cette mesure, puisque l'amendement introduisant l'interdiction de toute publicité à destination des enfants et des adolescents pour des aliments d'une mauvaise qualité nutritionnelle n'a pas été adopté.

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