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Les bracelets antimoustiques sont à proscrire chez les enfants, alerte l'UFC-Que Choisir

Publié le par Alexandra Bresson

L'UFC-Que Choisir affirme que les bracelets antimoustiques sont non seulement peu efficaces, mais aussi dangereux pour les nourrissons et jeunes enfants, à la suite de plusieurs incidents signalés auprès des Centres antipoison et de l'Anses. Ceux-ci concernent notamment des brûlures ou des réactions oculaires, à la suite d’un contact accidentel de la peau ou des muqueuses avec les substances chimiques qu'ils contiennent.

Les bracelets répulsifs contre les insectes se présentent sous la forme d’un bracelet, le plus souvent en matière plastique, sur lequel est fixée une plaquette ou une capsule qui libère un mélange odorant à base d’huiles essentielles extraites de plantes. Des substances chimiques volatiles peuvent être également ajoutées au mélange. Ces derniers font partie de la panoplie des produits disponibles sur le marché pour repousser les moustiques l'été : ceux appliquer sur la peau, les bombes insecticides à pulvériser, les diffuseurs à brancher sur une prise de courant, les spirales à faire brûler, les répulsifs ambiants, les appareils à ultrasons, les produits naturels à base d’huiles essentielles ou de citronnelle...

Mais si ces bracelets sont très tendance et très prisés des parents qui les pensent peu nocifs pour les enfants, c'est en réalité l'inverse, indique l'UFC-Que Choisir, qui rappelle à l'approche de l'été la récente alerte de l'Anses* sur ce sujet. Ils sont en effet à utiliser avec précaution car l'agence a fait savoir que sur la période du 01 janvier 2012 au 31 août 2019, 12 cas d’exposition à ces bracelets ont été enregistrés par les Centres antipoison (CAP). Les personnes étaient des adultes dans deux cas et des enfants dans neuf cas, dont un nourrisson de 4 mois. Selon l'organisme, les incidents impliquent différents modèles, certains avec des capsules contenant des huiles essentielles, d’autres avec des plaquettes.

Un risque via la peau, les yeux et la bouche

Ainsi, l'UFC-Que Choisir souligne que « des brûlures de la joue sont survenues après un contact prolongé avec les huiles essentielles pendant la sieste. Un nourrisson portant le bracelet a présenté des convulsions, probablement en raison d’un passage du produit dans le sang par la peau. Un autre enfant a présenté une éruption généralisée après un contact buccal. Plusieurs contacts oculaires ont également été rapportés. Les capsules ont éclaté lorsque les enfants ont joué avec les dispositifs. » Chez l’adulte, les incidents concernent davantage des cas d’irritations liées au port du bracelet en plastique. D'où provient le risque ? Des substances entrant dans la composition de ces dispositifs.

Car celles-ci, à l'instar du géraniol (substance parfumante), sont potentiellement des irritants cutanés et oculaires. « Ces réactions apparaissent d’autant plus intenses que le contact avec la capsule ou la plaquette a été prolongé et qu’elle implique des zones particulièrement fragiles comme le visage d’un jeune enfant. », affirmait l'Anses dans son alerte. A cela s'ajoute un risque d'irritation locale chez l'enfant comme chez l'adulte à cause d'un phénomène mécanique dû au bracelet en matière plastique. Pour l'Anses, si le port de ces bracelets est déconseillé par la plupart des fabricants avant 3 ans, le cas du nourrisson qui a présenté des convulsions pose la question d’une contre-indication absolue chez l'enfant.

Un usage déconseillé aux enfants mais aussi aux femmes enceintes

D'autant que les experts avaient également constaté qu'aucune consigne « en termes de durée maximale à respecter pour des enfants plus âgés » ne figure sur la plupart des conditionnements. L'UFC-Que Choisir estime pour sa part que ces risques sont qui plus est démesurés au regard des mauvaises performances révélées par son récent test sur des produits antimoustiques comprenant ce type de bracelets : ils n'évitent pas les piqûres. « Ces produits ne suffisent pas pour protéger l’ensemble du corps contre les piqûres de moustique et les étiquettes n’avertissent pas assez les femmes enceintes. », indique-t-elle, en insistant sur l'importance de suivre les recommandations de l'Anses.

L'agence conseille en premier lieu d’éviter de faire porter ces bracelets aux nourrissons et aux jeunes enfants. Une recommandation qui devrait aussi concerner les personnes allergiques et les femmes enceintes, selon l'UFC-Que Choisir. « Ces personnes ont tout intérêt à suivre ce conseil : les huiles essentielles utilisées contre les moustiques (géraniol, citrodiol) sont souvent allergisantes, irritantes au mieux, et déconseillées à certains publics car elles contiennent des terpènes. », conclut-elle. A noter que l'Anses souhaitait également que la consigne recommandant d’éviter tout contact direct de la face « active » du bracelet avec la peau devrait figurer sur les conditionnements de ces produits.

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail,

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