Ce 15 décembre, le ministère de l’Éducation nationale a rendu public les signalements pour atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires depuis la rentrée. Pour rappel, Gabriel Attal, le ministre, avait demandé en septembre, de remonter systématiquement et quotidiennement les signalements pour ports de signes et tenues religieux, après avoir interdit le port de l’abaya et du qamis. Les chiffres donc : 1 034 faits ont été recensés sur le mois de la rentrée, soit une hausse de 40 % par rapport au mois de juin 2023, avant les grandes vacances. Dans le détail, 63 % l’ont été dans des lycées publics, 29 % dans les collèges publics, et 8 % en élémentaire. La majorité (81 %) concerne le port de signes et tenues religieuses.
« Il n’y a plus d’omerta, quand il y a des signalements, ça remonte »
Ces chiffres, en fortes hausses, sont cependant à relativiser, comme l’a expliqué Gabriel Attal ce 15 décembre en marge d’un déplacement : « Il n’y a plus d’omerta, quand il y a des signalements, ça remonte. On voit aujourd’hui que chaque atteinte à la laïcité est désormais signalée. Charge à nous de faire appliquer les règles et de prendre les sanctions nécessaires. À chaque atteinte à la laïcité, à chaque atteinte à l’autorité d’un professeur, il y a des sanctions. Il faut qu’on arrive à avoir une véritable culture de l’autorité et du respect des règles dans nos établissements ». D’autant plus à relativiser par ailleurs qu’au mois d’octobre, l’actualité a été tristement marquée par l’assassinat du professeur d’HistoireDominique Bernard, le 13 octobre à Arras (Pas-de-Calais), par un ancien élève radicalisé.
Moins de signalements en novembre
Sur les 1 812 signalements enregistrés en octobre (en hausse de 75 % par rapport à septembre), 21 % relevaient de provocations verbales, 20 % du refus des valeurs républicaines alors que 11 % qui relevaient du port de signes et tenues religieuses. D’ailleurs, au mois de novembre, si les chiffres sont en hausse par rapport à 2022, ils sont bien moins nombreux qu’en octobre puisque 460 signalements ont été effectués contre 353 l’année précédente.