C’est un grand « ouf de soulagement » a déclaré Kristina, la maman, après la décision du tribunal judiciaire de Saint-Malo. La jeune femme et son compagnon Rodrigo avaient décidé d’appeler leur enfant Hadès, parce qu’ils trouvaient ce prénom tous les deux « joli » et qu’il a l’avantage de se prononcer de la même manière en français et en espagnol, le père étant colombien. Mais Hadès étant également le nom du dieu grec de la mort et des enfers, le procureur de la République avait estimé que le prénom était « contraire à l’intérêt de l’enfant ». S’en est suivie une bataille juridique qui s’est achevée ce vendredi 14 avril 2023.
Aucune consonance ridicule ou péjorative
Huit mois après la naissance du petit garçon, le 19 septembre dernier, le juge des affaires familiale a rendu son verdict : l’enfant peut garder son prénom. Il a été estimé que le prénom « ne présente aucune consonance ridicule, péjorative ou complexe, et le risque de moquerie n’est pas davantage établi ». Selon la justice, « la seule référence mythologique ne suffit pas à établir que le prénom Hadès serait contraire à l’intérêt de l’enfant ».
Un prénom donné plusieurs fois en France
Le couple avait assuré ne pas connaître la référence mythologique et n’a pas accordé d’importance à sa signification. « Personnellement, je n’ai pas étudié la mythologie grecque et je ne crois pas à tout ça. Je suis issue d’une famille chrétienne et ça ne les a pas choqués », a témoigné le couple. De plus, le prénom Hadès a déjà été donné 12 fois en France rien qu’en 2020. Le Trésor public devra rembourser aux parents les frais de justice qu’ils ont engagés, sauf en cas d’avis contraire du parquet.
