Petite fille, vous dessiniez un rond, voire un cœur ou une fleur, à la place du point de vos i ? Il y a fort à parier que votre fils ne vous imitera pas à ce sujet ! Le Parisien s’est penché sur l’écriture de nos enfants et souligne les stéréotypes de genre qu’on peut y retrouver. Notamment, ce fameux rond sur le i !
Des ronds sur les i, des cahiers soignés, toujours lisibles…
À l’école primaire ou au collège, les professeurs peuvent, le plus souvent, deviner au premier coup d’œil s’ils s’apprêtent à corriger l’exercice d’une fille ou d’un garçon. Des marges définies, des lignes bien suivies, une écriture soignée, tout en rondeur… Pas de doute, les copies les plus lisibles sont celles des filles !
De même, si les points des i sont transformés en ronds, en cœurs ou en petites fleurs, il s’agit d’une plume féminine. Dès son apprentissage, l’écriture est genrée. Un cahier propre et bien tenu est le reflet des attentes de la société envers les petites filles, qui se doivent d’être précautionneuses et qui veulent toujours bien faire. Un garçon, quant à lui, sera moins réprimandé si son écriture est illisible et ses cahiers tachés : dans l’imaginaire collectif, il est normal qu’il soit plus brouillon et turbulent.
Interrogée par Le Parisien, Maryse Canovas, graphologue et graphothérapeute, confirme la persistance de stéréotypes de genre dans notre écriture : « Les garçons ont moins le souci de plaire, de s’appliquer. Le trait est plus anguleux, le mouvement plus rapide, comme l’affirmation d’une combativité. Chez les filles, le trait est plus doux. Elles sont plus dans le contrôle, moins spontanées et plus dans la recherche de se couler dans un moule pour mieux se faire accepter. »
L’écriture, reflet de notre genre et de notre éducation
La graphologue relève que l’écriture est également le reflet de l’éducation. L’écriture dite « Sainte-Marie » se caractérise par une graphie aérée (et les ronds sur les i) : elle a émergé dans les années 1980, informe la spécialiste. « Cette graphie est très différente de celle de nos grands-mères, par exemple. Elles avaient plutôt une écriture dite « Sacré-cœur » : plus resserrée, plus stricte », à l’instar de leur éducation, détaille la spécialiste
Quant aux ronds sur les i, Maryse Canovas les relie au narcissisme adolescent : « Pas un narcissisme négatif, attention, mais un narcissisme structurant, qui joue un rôle sur l’estime de soi, la personnalité. » Une preuve, d’après la spécialiste, de la capacité des adolescentes à plus se projeter que les adolescents.
