Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

L'école inadaptée face au handicap : le cri d'alarme de la Défenseure des Droits

Publié le par Mathilde Saez

Face aux nombreux appels à l'aide de parents, la Défenseure des Droits demande des moyens afin que l'école puisse s'adapter aux élèves en situation de handicap, et non l'inverse.

Cette année encore, des enfants handicapés ne pourront être scolarisés correctement, faute d'accueil adapté. Face aux réclamations des parents – celles-ci représentaient en 2021 près de 20 % des saisines adressées à la Défenseure des Droits dans le domaine de droits de l’enfant – Claire Hédon appelle, dans un rapport, à mieux adapter l’école aux besoins des élèves en situation de handicap.

"Ce qui nous a frappés dans les réclamations reçues ces derniers mois et qui sont en augmentation, ce sont les attributions d’AESH qui ne sont pas appliquées faute de moyens financiers et humains", relève la Défenseure des Droit dans un entretien à l’AFP. "Or, les conséquences sont dramatiques pour l’enfant : non-scolarisation, déscolarisation, ou très peu d’heures de cours."

Gestion RH plutôt qu'en fonction des besoins des enfants

Malgré des efforts qui ont été faits ces dernières années, les moyens humains et financiers ne sont pas suffisants face à des demandes sans cesse croissantes. De plus, Claire Hédon reproche à certains Pôles inclusifs d’accompagnement localisé (Pial)de faire"primer la gestion des ressources humaines sur la réponse aux besoins de l’enfant ". Elle met également en avant le manque de formation et la précarité des AESH, majoritairement des femmes : "Elles ont besoin d’être formées aux différentes formes de handicap car on ne prend pas en charge de la même manière un enfant autiste et un élève dys". Elle souhaite aussi que ces postes, primordiaux, soient davantage intégrés à l'équipe pédagogique.

Le rapport pointe en particulier les difficultés du temps périscolaire, comme la cantine, où les intervenants sont rémunérés par les collectivités locales. "Des AESH seraient partantes pour couvrir le temps périscolaire mais on affecte quelqu’un d’autre, car cela ne dépend pas du même budget et des mêmes acteurs", au détriment de "l’intérêt supérieur de l’enfant" qui a besoin de stabilité, soulève encore Claire Hédon. Et de conclure : "C’est à l’école de s’adapter… Et ce que l’on voit, c’est qu’on demande à l’enfant de s’adapter à l’école."

Sujets associés