"Le sexisme commence à la maison, continue à l'école et explose en ligne". C’est la conclusion du 6ème rapport du Haut Conseil à l’égalité (HCE), publié ce lundi 22 janvier 2024. En effet, selon le HCE, la famille, l'école et le numérique sont "des incubateurs de sexisme". 3 500 personnes ont été interrogées pour mener à bien cette étude, qui révèle une hausse des idées machistes chez les jeunes garçons. Ces derniers sont nombreux à penser que le féminisme menace leur place au sein de la société, alerte le HCE. Chez les 25-34 ans, ils sont 52% à penser que l'on "s'acharne sur les hommes" et 59% à assurer "qu'il n'est plus possible de séduire une femme sans être vu comme sexiste."
40% des 15-25 ans estiment qu’il est de plus en plus difficile d’être un homme aujourd’hui. Selon le rapport du HCE, le sexisme prendrait ses racines à la maison, puisque 70% des femmes"considèrent ne pas être traitées de la même manière" que les garçons. Pourtant, les parents sont 41% à penser avoir "éduqué leurs enfants de façon identique à tous les niveaux". Puis, le sexisme continuerait d’être largement propagé à l’école.
Sexisme à l’école : quelles solutions ?
"L’école reproduit ces schémas, avec des conséquences directes sur l’orientation : 74 % des femmes n’ont jamais envisagé de carrière scientifiques ou techniques", contre 41% des hommes, affirme Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du HCE. Le constat est le suivant : l’école "fabrique du sexisme" et "cristallise" les inégalités. Résultat, 1 personne sur 2 estime que les filles et les garçons ne sont pas traités de la même façon à l’école. Selon le rapport, ces inégalités commencent dès l'école primaire et vont "se manifester également au moment des choix d'orientation professionnelle."
De son côté, le HCE propose un plan en 3 actions pour lutter contre le sexisme : éduquer, réguler et sanctionner. Pour l’école, l’idée est de nommer un professeur référant et de distribuer un manuel dédié au sexisme aux élèves. Quant aux professeurs, le HCE recommande de leur faire suivre une formation initiale continue. Le rapport dénonce également la propagation du sexisme sur les réseaux sociaux. Pour réguler ces flux, la présidente du HCE assure s’être entretenue avec les grands patrons qui sont "d'accord pour faire comme les chaînes de télévision : auto-évaluer pour évaluer le degré de sexisme sur les contenus les plus vus". Et pour sanctionner, Sylvie Pierre-Brossolette souhaiterait faire "du délit de sexisme un véritable outil juridique de condamnation".
Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes publie son 6ème rapport annuel sur l’état du #sexisme en France. Il est urgent de s’attaquer aux 3 racines du sexisme : famille, école et numérique.
— Haut Conseil à l'Egalité (@HCEfh) January 22, 2024
➡️Lire le rapport : https://t.co/e8JQyGElf2
Chiffres issus du baromètre… pic.twitter.com/tKI0Ohralg