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Le téléphone portable peut affecter la mémoire chez les adolescents

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs suisses mettent en garde contre une utilisation trop fréquente des téléphones portables collés à l'oreille. Cette habitude favoriserait en effet l'absorption des radiofréquences par le cerveau, ce qui aurait un impact sur la mémoire des adolescents.

Bien que le téléphone portable soit bien ancré dans les habitudes quotidiennes, il suscite des interrogations quant à ses possibles risques pour la santé. Des chercheurs de l'Institut suisse de santé tropicale et de santé publique mettent en garde contre les effets néfastes des radiofréquences sur le développement de la mémoire chez les adolescents. Et plus précisément, sur les régions du cerveau directement exposées lors de leur utilisation. Il existe principalement deux types d’ondes électromagnétiques : les radiofréquences émises par les moyens de télécommunications dont le portable et les champs électromagnétiques extrêmement basses fréquences (appareils électriques, lignes à haute tension).

Les chercheurs se sont intéressés aux effets du téléphone portable, car ce dernier est l'une des sources d'exposition aux radiofréquences les plus importantes au quotidien. Ils ont examiné la relation entre ce type d'exposition et la performance de la mémoire chez plus de 700 adolescents (de 12 à 17 ans) suisses. Leur étude a montré qu'une exposition cumulée au niveau du cerveau sur une période d'un an pourrait avoir un effet négatif sur le développement de la performance de la mémoire, qui se situe principalement dans l'hémisphère doit du cerveau. D'où, le constat d'un risque plus important pour les adolescents qui ont pour habitude de téléphoner en utilisant le côté droit de leur tête.

L’utilisation du haut-parleur ou d’écouteurs est recommandée

« Cela peut suggérer que les radiofréquences absorbées par le cerveau sont en effet responsables des associations observées. », explique Martin Röösli qui a participé à l'étude. D'autres aspects de l'utilisation du téléphone portable comme l'envoi de SMS, les jeux ou la navigation sur Internet ne provoquent en revanche qu'une exposition marginale aux champs électromagnétiques. C'est pourquoi ils ne sont pas considérés comme dangereux pour la mémoire. « Une caractéristique unique de cette étude est l'utilisation de données d'utilisateurs de téléphones collectées auprès des opérateurs de téléphonie mobile. », ajoute Martin Röösli qui indique que d'autres recherches sont nécessaires.

Les scientifiques doivent en effet exclure l'influence d'autres facteurs, personnels ou environnementaux. « Par exemple, les résultats de l'étude pourraient avoir été impactés par la puberté, qui affecte à la fois l'utilisation du téléphone mobile et l'état cognitif et comportemental du participant. », soulignent-ils. D'autant que l'effet potentiel de l'exposition aux radiofréquences sur le cerveau est un domaine relativement nouveau au sein de la recherche scientifique. « La manière dont ces ondes pourraient potentiellement affecter les processus cérébraux, à long terme, n’est pas encore définie.», conclut Martin Röösli dans un communiqué.

Il est néanmoins connu que les risques potentiels pour le cerveau peuvent être minimisés. Sur ce sujet, les ministères de l'Environnement et de la Santé recommandent notamment aux parents de conseiller à leurs enfants ou adolescents de n'utiliser leur téléphone portable que pour les appels indispensables. « L’usage du SMS et l’usage de l’oreillette devraient également être encouragés par les parents. », indique l'agence Santé Publique France. Cette recommandation est essentielle car les enfants pourraient être plus sensibles étant donné que leur organisme est en cours de développement (dont le système nerveux) et qu'arrivés à l'âge adulte, ils auraient été exposés plus longtemps.

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