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Le directeur d'un centre de fertilité soupçonné d'être le père d'une vingtaine d'enfants

Publié le par Alexandra Bresson

Aux Pays-Bas, une affaire judiciaire oppose un spécialiste de la fertilité décédé, à plusieurs enfants nés à la suite d'une insémination qui souhaitent un échantillon de son ADN. Ils veulent prouver que ce dernier a délibérément donné son sperme au lieu d'un donneur choisi.

Il était considéré comme un pionnier de la procréation médicalement assistée aux Pays-Bas. Ce Néerlandais fait désormais l'objet d'un scandale qui dépasse les frontières de ce pays. et plusieurs autres médias, Jan Karbaat, directeur de la Clinique de fertilité Bijdorp à Barendrecht, aujourd’hui décédé, est soupçonné d'être le « père » d'au moins une vingtaine d'enfants. Ce dernier aurait plus précisément remplacé secrètement le sperme de donneurs, choisis dans une banque de sperme, par le sien. Des années plus tard, c'est donc une vingtaine de Néerlandais nés par insémination qui viennent réclamer devant la justice un prélèvement de son ADN, pour savoir si ce dernier est bien leur père biologique.

« Aucune notion d'éthique »

La décision est attendue le 2 juin, mais celle-ci fait débat, car la famille du directeur décédé s'oppose à cette demande, comme Jan Karbaat de son vivant. « Il y a quelques semaines, sept policiers ont donc débarqué au domicile de Rita Karbaat, l’épouse du médecin, pour saisir une série d’objets ayant appartenu à son mari. L’avocate de la famille a introduit un recours », affirme Le Monde. L'affaire a été révélée par le médecin lui-même en 2011, après que ce dernier ait fait part de son geste à une femme qu'il estimait être probablement l'une de ses filles biologiques. « Il n’avait aucune notion d’éthique et banalisait l’impact pour ces enfants-éprouvettes », a-t-elle expliqué à des journalistes.

Des mères suspectées d'avoir été victimes de cette procédure dans les années 1980 à 1990 confient, quant à elles, que lors de leurinsémination artificielle, le médecin s'absentait de longues minutes avec comme excuse son intention d'aller chercher du « sperme frais ». « Certaines de ces femmes ont en fait le sentiment d’avoir été violées », explique Me Tim Bueters, l’avocat de certaines plaignantes. Avant même que cette histoire ne soit révélée, la clinique avait dû fermer ses portes en 2009 en raison de plusieurs irrégularités. Outre des problèmes administratifs, Jan Karbaat aurait également contourné la loi en vigueur en ce qui concerne le nombre maximum d'enfants par donneur, fixé à six.