L’existence des vampires est-elle confirmée ? En Pologne, plus précisément dans la ville de Pien dans les Basses-Carpates, des archéologues viennent de découvrir les restes d’un « enfant vampire » datant du XVIIe siècle, dans un cimetière anonyme de la ville, rapporte Business Insider.
Une « femme vampire » à 2 mètres de l’enfant
Âgé de 5 à 7 ans selon les estimations des scientifiques, cet enfant a été enterré face contre terre et cadenassé, une disposition lourde de sens. Le corps du petit défunt a été placé de la sorte pour apaiser les villageois de leurs craintes que l’enfant ne revienne « d’entre les morts », croyance associée au mythe du vampire, comme l’a expliqué l’archéologue en charge du chantier, Dariusz Polinski de l’Université Nicolas-Copernic. En septembre 2022, le scientifique avait déjà dirigé des fouilles qui avaient conduit à la découverte d’une « femme vampire », reposant à 2 m de la tombe de l’enfant. La défunte avait été enterrée selon un autre dispositif anti-vampires : avec un cadenas attaché à son gros orteil et une « faucille autour de la gorge afin de permettre qu’on lui coupe la tête » si elle revenait à la vie.
Une pratique courante dès le XIVe siècle
L’article du média américain ne dit pas si les archéologues ont retrouvé des dents pointues mais Dariusz Polinski fait l’hypothèse prudente que les fouilles indiquent un cimetière « improvisé » dédié aux « marginaux » et aux personnes interdites de cimetières chrétiens. Ce à quoi, pour éviter d’alimenter la thèse d’un cimetière de vrais vampires, Matteo Borrini, spécialiste en anthropologie médico-légale à l’Université John Moore de Liverpool (Royaume-Uni) a ajouté que ce type de pratique était courant. Dans toute l’Europe chrétienne dès le XIVe siècle, les enterrements de « vampires » étaient répandus. La faute aux nombreuses croyances circulant à cette époque de fin du Moyen Âge. « Cela pouvait aussi être une personne décédée violemment et soudainement dans des circonstances étranges […] la mort subite était souvent considérée comme quelque chose dont les gens devraient avoir peur », a précisé le professeur en archéologie.
D’autres sépultures atypiques retrouvées dans le même cimetière
Les personnes enterrées dans ce cimetière de marginaux n’étaient donc pas des vampires mais plutôt des habitants sortant de la norme aux yeux de leurs congénères, comme des personnes souffrant de maladies mentales ou présentant des physiques inhabituels. L’équipe d’archéologues a d’ailleurs fait état d’autres sépultures atypiques retrouvées dans ce cimetière. Dans le cas du jeune défunt tout juste retrouvé, il pourrait s’agir d’une mort par noyade ou avant le baptême.