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L’anesthésie générale serait sans conséquence sur le neurodéveloppement de l’enfant

Publié le par Hélène Bour

Selon une étude scientifique internationale, une brève anesthésie générale dans la petite enfance serait sans incidence sur le neurodéveloppement de l’enfant, ni sur son quotient intellectuel (QI).

Voilà de quoi rassurer les parents qui s’inquiéteraient des conséquences éventuelles d’une anesthésie générale sur leur jeune enfant.

Selon une étude scientifique parue dans la revue The Lancet, être exposé à une brève anesthésie générale (1 heure maximum) dans la petite enfance serait sans conséquence sur le neurodéveloppement et le comportement de l’enfant à l’âge de 5 ans.

Les chercheurs ont ici examiné 722 bébés, pour la plupart de sexe masculin, nés dans 28 hôpitaux en Australie, en Italie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, aux Pays-Bas et en Nouvelle-Zélande. Tous ont dû subir dans la petite enfance, âge de grande vulnérabilité cérébrale, une opération chirurgicale visant à corriger une hernie inguinale, opération courante de la petite enfance, entre février 2007 et janvier 2013. Les enfants recrutés ont été assignés au hasard à une anesthésie générale de 54 minutes en moyenne (363 enfants) ou à une anesthésie locale (359 enfants).

En 2016, les résultats provisoires ont montré que les résultats neurodéveloppementaux à l'âge de 2 ans ne différaient pas de manière significative entre les deux types d’anesthésie.

Quant aux résultats finaux, ils sont eux aussi rassurants. Après avoir évalué le quotient intellectuel, la mémoire, l’attention, le comportement et les fonctions exécutives des enfants à l’âge de 5 ans, les chercheurs n’ont trouvé aucune différence significative entre les deux groupes. Les QI et autres tests neurocognitifs étaient à peu de chose près similaires quelle qu’ait été l’anesthésie pratiquée.

Près de la moitié des anesthésiques généraux administrés aux nourrissons sont utilisés moins d'une heure. C'est pourquoi nos résultats devraient rassurer les professionnels de la santé et les millions de parents dont les jeunes enfants subissent chaque année des procédures chirurgicales ou diagnostiques avec des anesthésiques dans le monde”, a déclaré le professeur Andrew Davidson, co-auteur de l’étude.

Au cours des trois premières années de vie, environ 1 enfant sur 10 dans les pays développés subit une intervention chirurgicale, médicale et de diagnostic sous anesthésie générale, notamment pour une hernie, une amygdalectomie, une imagerie ou une endoscopie, précisent les scientifiques.

Bien que cette étude fournisse la “preuve la plus solide à ce jour” selon laquelle une simple et brève exposition à une anesthésie générale pendant la petite enfance n’est pas préjudiciable au développement neurologique de l’enfant, les chercheurs se veulent prudents. Ils rappellent que leur échantillon comprenait 84% de garçons, ce qui peut représenter un biais, et que d’autres travaux doivent être menés quant aux conséquences éventuelles de multiples anesthésies générales ou d’exposition à plusieurs produits anesthésiques au cours d’une même opération durant la petite enfance.

Cela dit, beaucoup d’anesthésies générales de longue durée pratiquées pendant la petite enfance le sont pour des raisons de mise en danger de la vie de l’enfant, la balance bénéfices-risques est alors largement favorable.

Source : MedicalXpress

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