Les smartphones sont-ils mauvais pour notre santé mentale ? Un rapport de la fondation de recherches Sapien Labs, publié le 5 mai 2023, basé sur les données mondiales de 27 969 jeunes de la génération Z (âgés de 18 à 24 ans), tente d’établir la relation possible entre l’utilisation du smartphone dans l’enfance et la santé mentale à l’âge adulte. Pourquoi cette génération ? Parce qu’elle est considérée comme étant « la première qui a traversé l’adolescence avec cette technologie », explique Tara Thiagarajan, PhD, fondatrice et scientifique en chef chez Sapien Labs.
Les femmes plus touchées que les hommes
Le rapport révèle ainsi que le bien-être mental « s’améliorait constamment avec le report de l’âge de la première possession d’un smartphone ou d’une tablette », détaille l’analyste. Les liens sont encore plus évidents chez les femmes, que chez les hommes. En effet, le pourcentage de femmes ayant des problèmes de santé mentale passe de 74 % pour celles qui ont reçu leur premier téléphone intelligent à 6 ans, à 46 % pour celles qui l’ont reçu à 18 ans.
Chez les hommes, le pourcentage chute de 42 %, pour ceux qui ont reçu leur smartphone à 6 ans, à 36 %, pour ceux qui l’ont reçu à 18 ans. « Plus vous avez votre smartphone tôt dans votre enfance, plus vous avez de risques de souffrir d’un mal-être mental à l’âge adulte », déclare Tara Thiagarajan.
Les réseaux sociaux amplifient les problèmes de santé mentale
Selon l’étude, ce n’est pas tant l’utilisation du smartphone en elle-même que les réseaux sociaux qui en seraient la cause. En introduisant un smartphone dans la chambre d’un enfant, c’est aussi un accès permanent aux réseaux sociaux qui lui est « offert ».
« La trajectoire du déclin que nous constatons [en santé mentale] suit l’avènement des smartphones, et il existe de nombreuses publications liant les réseaux sociaux et le smartphone à des résultats négatifs, ils figuraient donc en haut de la liste des causes profondes potentielles à explorer », peut-on lire dans le rapport. Ainsi, plus la personne est mature lorsqu’elle reçoit son smartphone et mieux elle saura faire face aux réseaux sociaux et, notamment, à l’image qu’ils nous renvoient de nous-mêmes.
