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La moitié des adolescents dans le monde sont victimes d'actes de violence à l'école

Publié le par Alexandra Bresson

La moitié des élèves âgés de 13 à 15 ans dans le monde, soit près de 150 millions d’adolescents, rapportent avoir été exposés à la violence à l’école et aux abords de l’école, d’après un nouveau rapport par l’Unicef. L'organisme appelle à la mise en place de mesures concrètes car cette situation nuit en outre à l’assiduité et favorise le décrochage scolaire.

Généralement, les parents, les enseignants et les élèves attendent de l’école qu’elle fournisse aux enfants un environnement sûr, dans lequel ils puissent grandir, apprendre et réussir. Pourtant il s'agit de l'un des lieux où les cas de violence sont les plus fréquents, souvent perpétrés entre pairs, selon le dernier rapport de l'Unicef. Selon ce rapport, intitulé « Une leçon quotidienne : mettre fin à la violence à l’école », la violence entre camarades, évaluée d’après le nombre d’enfants ayant été victimes de harcèlement au cours du mois dernier ou mêlés à une bagarre au cours de l’année passée, est un élément très récurrent dans l’éducation des jeunes à travers le monde.

Dans tous les pays, qu’ils soient riches ou pauvres, cette violence a des effets sur l’apprentissage et le bien-être des élèves. « L’éducation joue un rôle fondamental dans l’édification de sociétés pacifiques. Malgré cela, pour des millions d’enfants dans le monde, l’école n’est pas un lieu sûr », fait savoir Henrietta Fore, Directrice générale de l’Unicef. « Chaque jour, les élèves sont exposés à de multiples dangers : bagarre, pression pour intégrer un gang, harcèlement dans la vie réelle ou en ligne, discipline violente, harcèlement sexuel ou violence armée. À court terme, cette situation affecte leur apprentissage ; à long terme, elle peut les conduire à la dépression, à l’anxiété et même au suicide. »

La France aussi est concernée

Le rapport présente un éventail de situations dans lesquelles les élèves sont exposés à la violence à l’école et aux abords de l’école. D’après les dernières données disponibles de l’Unicef, un peu plus d’un élève sur trois est victime de harcèlement, et une proportion comparable d’élèves est mêlée à des bagarres à travers le monde chez les 13-15 ans. La France est loin d'être épargnée puisque 51 % des élèves de cette tranche d'âge déclarent avoir été victimes d'intimidation à l'école au moins une fois au cours des deux derniers mois et/ou avoir été impliqués dans une bagarre au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Par ailleurs, dans 39 pays industrialisés, trois élèves sur dix admettent harceler des camarades.

Mais ce sont dans les pays en guerre où les enfants sont en moins bonne sécurité : en 2017, 396 attaques ciblant des établissements scolaires ont été recensées en République démocratique du Congo, 26 au Soudan du Sud, 67 en République arabe syrienne et 20 au Yémen. Enfin, près de 720 millions d’enfants en âge d’être scolarisés vivent dans un pays qui n’interdit pas totalement les châtiments corporels à l’école. « Si les filles et les garçons sont tout aussi susceptibles d’être harcelés, les filles ont plus de risques d’être victimes de harcèlement psychologique, tandis que les garçons sont davantage exposés à la violence et aux menaces physiques », conclut le rapport.

Ses auteurs recommandent que des actions soient mises en place pour élaborer des lois visant à protéger les élèves dans ce contexte, de même que « collecter de meilleures données et partager les mesures qui fonctionnent. » Sa publication intervient dans le cadre de la campagne mondiale #ENDviolence, pour que « les enfants se sentent en sécurité chez eux, à l’école et dans leur communauté. » L'organisme met à disposition sur un site dédié un questionnaire à destination des 13-24 ans dont la synthèse sera remise aux ministres de l'Education. Des débats organisés dans les prochains mois et dirigés par des élèves serviront aussi à élaborer des recommandations adressées aux dirigeants mondiaux.

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