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Jouets connectés et réseaux sociaux : des milliers de données sur vos enfants collectées par les publicitaires

Publié le par Mathilde Saez

Entre les informations postées directement par les parents, et celles récoltées via les objets connectés, ce sont des milliers de données qui sont exploitables, avant même la majorité de l'enfant.

Annoncer sa grossesse, puis la naissance de son enfant sur les réseaux sociaux, poster des photos, des vidéos, toutes plus adorables de notre bébé, puis lui offrir des jouets connectés, se munir d'une enceinte connectée, poster la photo de sa rentrée des classes avec son smartphone géolocalisé... Tous ces gestes peuvent paraître bien anodins pris individuellement. Mais au total, ce sont quelque 70 000 données en moyenne qui sont cumulées sur un enfant avant même qu'il atteigne sa majorité.

Anne Longfield, commissaire à l'enfant en Angleterre, a publié fin novembre le rapport « Qui sait quoi à propos de moi ? », afin d'examiner les données concernant les plus jeunes. « Nous devons réfléchir à ce que cela signifie pour la vie actuelle des enfants. Mais aussi à comment cela impactera leur vie d’adulte », écrit-elle dans son étude.

Il faut savoir qu'en annonçant par exemple la naissance de son enfant, avec son nom et son prénom, on peut s'exposer à un risque d'usurpation d'identité lorsqu'il atteindra sa majorité. De pareils cas ont été recensés pour des demandes de prêts ou de cartes de crédit notamment.

Sans tomber dans la paranoïa, le simple fait de livrer toutes ses informations est fort utile pour les entreprises et les publicitaires, qui finissent par savoir beaucoup de choses sur vous et sur vos enfants. De l’adresse de l’école, grâce à la géolocalisation d'une photo postée le jour de la rentrée, à vos lieux favoris, ceux où vous avez vos habitudes, via les données des smartphones.

Pire encore, les objets connectés sont de véritables aspirateurs de données, et leur sécurité n'est pas encore infaillible. Début 2017, le piratage de la base de données des jouets de la marque ‘CloudPets’ avait permis à des hackers d'accéder aux adresses mail, mots de passe et enregistrements vocaux de 800 000 utilisateurs.

Outre les publicités ciblées, on ne sait pas encore très bien ce que deviendront dans le futur ces milliers de données sur vous et votre famille. Anne Longfield conseille donc aux parents de rester prudents. Ce qui passe sur le web ne disparaît jamais tout à fait. Alors par précaution, évitez toute publication concernant des informations privées sur vos enfants.