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Harcèlement scolaire : quel rôle jouent les enseignants dans ces situations ?

Publié le par Philippe Husson

Face aux enseignants, Jean-Pierre Bellon, pionnier de la lutte contre le harcèlement scolaire, pointe du doigt leur rôle dans ces situations. Il évoque plusieurs situations dans lesquelles les enseignants sont, parfois, responsables. De leurs côtés, les professeurs évoquent un manque de formation et de moyens pour lutter contre ce fléau. 

La lutte contre le harcèlement scolaire est, enfin, devenue une véritable priorité. Gabriel Attal, le ministre de l’Education nationale, a pris le sujet à bras le corps. Accompagné de la Première ministre Elisabeth Borne et de plusieurs autres membres du gouvernement, il a dévoilé un plan de lutte contre le harcèlement scolaire avec plusieurs mesures phares. Depuis la rentrée scolaire, le harcèlement scolaire est redevenu un sujet de société, évoqué dans l’opinion et dans les médias en raison de différentes tragiques actualités. Ce jeudi 5 octobre, France 2 a diffusé un numéro d’Envoyé Spécial avec un reportage consacré au harcèlement scolaire. Une séquence a particulièrement retenu l’attention : on y voit Jean-Pierre Bellon, pionnier de la lutte contre le harcèlement scolaire, former les enseignants à la lutte contre ce fléau. 

Face aux enseignants, Jean-Pierre Bellon, qui fait partie du comité d’experts anti-harcèlement scolaire au ministère de l’Education nationale, évoque le rôle qu’ils peuvent jouer, de manière parfois inconsciente, dans le harcèlement d’un enfant. Il évoque ainsi la question de l’humiliation en classe : “Lorsqu’on laisse un élève sécher lamentablement au tableau pendant un quart d'heure ou 20 minutes sous des commentaires blessants, lorsqu’on rend un paquet de copies en les classant dans un ordre bien précis et en lançant une série de remarques assassines à chaque fois qu’il y a une mauvaise note, lorsqu’on se moque d’un élève en plein cours, lorsqu’on reprend parfois son surnom, il faut savoir qu’on fabrique du harcèlement.” Jean-Pierre Bellon fait ainsi comprendre que les professeurs peuvent, aussi, être initiateurs du harcèlement scolaire. “L’élève qui aura été ridiculisé au tableau, au moment de la remise de sa copie, pensez-vous que ses camarades vont le soutenir ? Non ! C’est comme si le professeur désignait la cible et l’abandonnait aux morsures de la meute.”

Harcèlement scolaire : quel est le rôle des enseignants ?

Jean-Pierre Bellon évoque aussi, lors de ses formations avec les enseignants, l’absence de réaction dès le départ d’une situation de harcèlement scolaire. Il détaille : “A chaque fois qu’une situation dérape, quand on remonte un peu en amont, quand on recherche ce qui s’est passé avant, on découvre qu’il y a eu des dysfonctionnements, des maladresses, des fautes des adultes, que finalement tout le monde avait un petit peu vu.” Il détaille quelques exemples : “Chacun a vu “ah bah oui c’est vrai à la cantine je l’ai vu il mange tout seul, “ah bah oui c’est vrai j’ai fait un exercice ils étaient tous en groupe en classe et il était tout seul”, “ah bah oui c’est vrai il a un surnom je l’ai entendu”, chacun a un petit peu vu deux ou trois petites choses et chacun s’est dit “oh c’est pas du harcèlement”. Et en attendant que ça devienne du harcèlement, on va laisser faire, et au bout de plusieurs mois, voire plusieurs années, pour le coup, parce qu’on aura rien fait, ça sera devenu du harcèlement. N'attendons pas que ça devienne du harcèlement.

Harcèlement scolaire : les enseignants déplorent le manque de moyens

De leurs côtés, les professeurs interrogés par Envoyé Spécial pointent du doigt le manque de formation pour détecter une situation de harcèlement et pour apprendre à réagir face à ce fléau. Une enseignante raconte : “On a tous été plus ou moins confronté à des situations de harcèlement, un jour ou l’autre, dans nos établissements ou dans nos classes. C’est vrai que le problème, c’est qu’on les détecte pas forcément et lorsque les élèves peuvent nous signaler qu’il y a ce type de problème, on se sent bien souvent désarmé, démuni. A part notre rôle d’enseignant, on a pas un rôle de psychologue, d’éducateur et c’est vrai que, bien souvent, on ne sait pas trouver véritablement la bonne solution, la bonne méthode. Est-ce qu’on va réussir à trouver la bonne solution, est-ce qu’on va pas se montrer maladroit ? Bien souvent on est face à une impasse.

Une autre enseignante évoque le manque de moyen et le manque de temps pour régler ces situations : “Il y a certainement des élèves pour lesquels on passe à côté, des fois on a pas le temps, on découvre trop tard, on est canalisés sur des élèves qui sont perturbateurs et à côté de ça on a des élèves qui ne parlent pas qui, finalement, sont peut-être en souffrance.” 

Face à une situation de harcèlement scolaire, un numéro gratuit, anonyme et confidentiel est disponible 7 jours sur 7 pour les élèves, les parents ou les professionnels : le 3018. 

 

Oui
il y a 3 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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Non
il y a 1 mois
Oui et non. 1. ​Oui ​pour la télévision , 2. ​non pour l'internet. 1. ​Nous avons renoncé à la télévision depuis 2010 ! ​2. ​Pour ​int...
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