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Handicap : une rééducation par le jeu pour les enfants atteints de paralysie cérébrale

Publié le par Alexandra Bresson

La paralysie cérébrale est considérée comme la première cause de handicap moteur de l’enfance. Parmi les techniques de rééducation employées pour traiter les enfants concernés, la méthode HABIT-ILE est présentée comme l’une des plus prometteuses et fait l'objet d'un programme de recherche. Cette approche est basée sur le jeu.

La paralysie cérébrale est la déficience motrice la plus courante chez l’enfant. Selon la Fondation du même nom, elle touche 17 millions de personnes dans le monde, dont 125 000 en France. « Ce handicap résulte de lésions irréversibles survenues sur le cerveau du fœtus ou du nourrisson, dues à la destruction de cellules du cerveau en développement, et que l’on ne sait pas encore réparer. Ces lésions provoquent un ensemble de troubles du mouvement ou de la posture, souvent accompagnées de difficultés cognitives ou sensorielles qui durent toute la vie. », explique-t-elle. Parmi les causes, bien que celles-ci soient inexpliquées dans 40 % des cas, sont citées la prématurité et un petit poids de naissance.

Quelles que soient la nature et l’importance des troubles (troubles de la posture et du mouvement, déficiences cognitives ou sensorielles...), la prise en charge inclut des séances de rééducation motrices hebdomadaires, généralement de la kinésithérapie. C'est dans ce cadre que des chercheurs de l’Institut des Neurosciences de Louvain (Belgique) ont développé la méthode HABIT-ILE (Hand and arm bimanual intensive therapy, including lower extremities) qu'ils présentent dans la revue « The Conversation ». Celle-ci s’appuie sur une prise en charge « plus intensive » combinant plusieurs méthodes validées scientifiquement.

Des progrès dans la vie sociale et scolaire

Son originalité ? « Elle stimule constamment, de manière concomitante, la coordination des deux mains et les membres inférieurs, ainsi que le tonus postural (tonus du tronc). Elle induit de ce fait des changements moteurs et fonctionnels importants, tant au niveau des membres supérieurs que des membres inférieurs et du tronc. », précise sur le site Internet la professeure Yannick Bleyenheuft. Si la méthode a déjà été testée avec succès avec des enfants de plus de 6 ans, une large étude sera prochainement menée, et pour la première fois, sur des enfants de 1 à 4 ans au niveau européen (Belgique, France, Italie, Espagne et Suisse), avec le soutien de la Fondation Paralysie Cérébrale.

Des examens par imagerie par résonance magnétique (IRM) permettront à l'équipe scientifique d'étudier les changements induits dans le cerveau, avec comme objectif « de déterminer les paramètres de traitement optimaux, pour chaque âge. » Comme l'explique le site « Sciences et Avenir », l'enfant est concrètement invité à jouer, et c’est par ce jeu qu’il acquiert de nouveaux gestes de la vie quotidienne (mettre ses vêtements seul, marcher…), avec une augmentation graduelle de la difficulté. Outre des améliorations pour la vie sociale, les résultats scolaires et d'un point de vue santé, les chercheurs évoquent aussi des progrès en ce qui concerne le domaine visuo-spatial et celui des fonctions exécutives.

Le jour où ce projet de recherche sera validé, les parents se heurteront au fait qu’aussi bien en France qu’en Belgique,  « les systèmes de santé ne prévoient pas le remboursement de soins de rééducation proposés sous ce format intensif (5 heures de kinésithérapie par jour et par enfant, pendant 15 jours) », ajoute la chercheuse. Autre défi, la nécessité de former davantage de professionnels dans ce domaine. Selon ‘Sciences et Avenir’, des recommandations intégrant cette thérapie sont en cours de rédaction à destination de la HAS, et devraient être prêtes pour 2022.

 

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