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Grippe, gastro, bronchiolite : un hiver inédit du côté des maladies contagieuses habituelles

Publié le par Hélène Bour

L’épidémie de Covid-19 et l’application des gestes barrière a eu un effet particulièrement impressionnant sur les maladies contagieuses hivernales telles que la grippe, la gastro-entérite ou la bronchiolite. Les données.

Des bulletins épidémiologiques hebdomadaires inédits en cette saison

Lavage des mains, port du masque, distanciation physique… sont autant de mesures barrières qui permettent de diminuer la propagation de la Covid-19, mais pas seulement. En témoignent les derniers bulletins épidémiologiques hebdomadaires de l’organisme Santé Publique France (SPF) concernant la grippe saisonnière, la bronchiolite, les rhumes (rhinovirus) et la gastro-entérite.

Dans son bulletin épidémiologique de la grippe concernant la semaine 52, dernière semaine de 2020, SPF déclare ainsi qu’il n’y a “pas de circulation active des virus grippaux identifiée par les réseaux de surveillance dédiés”. Dans le cadre de la grippe, ce phénomène inhabituel s’explique aussi par la campagne de vaccination qui a été particulièrement suivie cette année, pour éviter le dangereux cocktail Covid + grippe et limiter la surcharge des hôpitaux.

Dans le Bulletin national d'information SOS Médecins du 28 décembre 2020, SFP précise que “parmi les pathologies saisonnières, on retient les hausses pour affection ORL (+24% chez les moins de 2 ans soit +635 actes et +13% chez les 15 ans et plus soit +636 actes) et respiratoires : bronchiolite chez les moins de 2 ans (+32% soit +50 actes), bronchite (+21% soit +326 actes), pneumopathie (+43% soit + 133 actes) et asthme (+17% soit +93 actes) tous âges”, “mais toujours dans des niveaux bas par rapport aux années précédentes”.

Plus précisément, du côté de la bronchiolite, Santé Publique France fait part pour la semaine 52 de l’“absence de circulation active du VRS (Virus Respiratoire Syncytial, ndlr) à ce jour en France métropolitaine”. Si SPF note une “augmentation des actes médicaux et des passages aux urgences pour bronchiolite”, “les effectifs restent faibles et très inférieurs à ceux observés la même semaine les années précédentes”.

Interviewés par nos confrères de France Info, de nombreux médecins font part de leur étonnement face à ces taux anormalement bas de maladies liées à des virus hivernaux, pourtant très contagieuses.

Epidémies de grippe, gastro, bronchiolite ne seraient donc pas inévitables en hiver

En pédiatrie, ce qu'on vit n'a rien à voir avec les hivers précédents : c'est complètement inédit”, a ainsi déclaré Isabelle Claudet, cheffe des urgences pédiatriques du CHU de Toulouse (Haute-Garonne). “Actuellement, on a en moyenne entre 0 et 4 cas par jour, alors qu'on en a d'habitude entre 10 et 30. Ça fait vingt-cinq ans que je suis là et je n'ai jamais vu ça”, a ajouté la spécialiste au micro de France Info, faisant part d'une activité réduite de 30 à 50% concernant les consultations pour ce motif.

“Tous les hivers, on pense que l'épidémie de bronchiolite, c'est un peu une fatalité pour nous les pédiatres. En fait, on constate que ça n'en est pas une : il suffit de se laver les mains et de faire attention”, a constaté de son côté le Dr Elise Launay, pédiatre et infectiologue au CHU de Nantes.

La spécialiste a déclaré que le pic de bronchiolite d’ordinaire observé un peu avant Noël n’avait pas eu lieu en 2020. Une bonne chose pour les services pédiatriques, qui n’ont donc pas été saturés comme durant les hivers précédents, de quoi éviter la déprogrammation d’interventions prévues auprès d'autres enfants malades. Pour les pédiatres, ce phénomène concernant la bronchiolite suggère que les adultes ont un rôle prépondérant dans la transmission du virus aux jeunes enfants.

L’apprentissage et le respect des gestes barrières dès le plus jeune âge (notamment le lavage des mains) peuvent alors être perçus comme quelque chose d’extrêmement positif : "Les enfants en maternelle ont vraiment pris le réflexe du lavage de mains : on voit des tout-petits se laver les mains bien comme il faut. Cela, c'est gagné pour les années à venir”, se réjouit Elise Launay. Et la pédiatre d’ajouter que “si on portait le masque dans les transports en commun en période d'épidémie de bronchiolite par exemple, il y aurait des milliers d'hospitalisations en moins de bébés : ce n'est vraiment pas rien”.

Sources : Santé Publique France ; France Info

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