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Estelle Mouzin, Marion Wagon, Yannis Moré : Ces enfants disparus toujours recherchés

Publié le par Guillaume Botton

800 enfants disparaissent chaque année en France. Si la majorité est retrouvée dans les 72 heures, d’autres sont toujours, des années plus tard, recherchés par les enquêteurs et la famille. Retour sur trois cas qui ont marqué les Français : les disparitions d’Estelle Mouzin, Yannis Moré et Marion Wagon.

Estelle Mouzin : son corps enfin retrouvé ?

Cela fait maintenant presque 20 ans qu’Estelle Mouzin a disparu. Le 9 janvier 2003, la fillette, alors âgée de 9 ans, vient de quitter l’école pour rejoindre le domicile de sa maman, séparée de son papa, à Guermantes (Seine-et-Marne). Mais Estelle ne rentrera jamais chez elle. Le lendemain, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration d’une mineure de moins de 15 ans est ouverte. Les 5 ans de recherche qui s’ensuivent sont un échec : aucune piste n’aboutit. Un restaurant a même été détruit car des ossements, selon un témoin, auraient été enfouis dans le sol mais il s’agit en réalité de ceux de chiens et de moutons.

En 2009, la piste d’un réseau estonien de pédophile est explorée, sans succès. En 2011, un prisonnier, dénoncé par son codétenu est interrogé : il sera vite innocenté. Enfin, c’est au tour du meurtrier Nordahl Lelandais d’être entendu. La piste est aussi rapidement écartée, l’homme se trouvant en Guyane au moment de la disparition. Depuis 2003, 7 juges se sont succéder pour instruire l’affaire.

C’est finalement en juin 2019 qu’une première piste sérieuse voit le jour : celle de Michel Fourniret, surnommé l’Ogre des Ardennes, et mort en mai 2021. C’est ce dernier, déjà affaibli par la maladie, qui glisse alors au juge qu’il pourrait être le coupable. Les langues se délient et Monique Ollivier, sa compagne, finit par tout avouer. Le jour de la disparition, Michel Fourniret aurait kidnappé Estelle et l’aurait emmené chez lui, dans les Ardennes, « afin de la séquestrer et la violer », avoue-t-elle.

Le tueur en série, parle lui, en mars 2020. En effet, des traces d’ADN partielles d’Estelle sont retrouvées sur un matelas ayant appartenu au couple. Mais depuis l’été 2020, les huit tentatives de fouilles n’ont pas abouti. Ce lundi 15 novembre, de nouvelles recherches ont démarré, à 4 km de la maison où l’ADN d’Estelle a été retrouvé.

Yannis Moré : le deuil impossible

33 ans de souffrance. Gérard et Pascaline Moré tentent depuis trois décennies de faire le deuil de leur fils, Yannis, 3 ans à l’époque de sa disparition le 2 mai 1989. Ce jour-ci, à 10 heures du matin, le petit garçon s’amuse avec ses trois frères, âgés de 5 à 9 ans, à construire une cabane à deux pas de chez lui, dans le petit village de Ganagobie (Alpes-de-Haute-Provence). Deux d’entre eux rentrent à leur domicile alors que Yanis reste avec l’aîné. Pascaline, la maman des garçons, se rend alors compte quelques minutes plus tard que son fils ainé est désormais seul… Ses parents pensent alors que Yannis s’est éloigné et perdu. Quelques heures plus tard, l’alerte est donnée. Des moyens de recherches importants sont mis en place : sans résultat.

L’enquête piétine jusqu’à ce que, 16 mois plus tard, un chasseur retrouve l’anorak, les chaussures, ainsi que les sous-vêtements du petit garçon. Les gendarmes trouvent aussi, sur une touffe de thym, une médaille en or et une chaîne que l’enfant portait. Le lieu avait pourtant été fouillé méticuleusement à trois reprises déjà.

L’enlèvement ne fait désormais plus aucun doute. Des preuves qui, finalement, n’auront pas été d’une grande utilité. En plus de trente ans, aucune piste sérieuse n’a émergé. Pour les parents de Yannis, la douleur est toujours vive, comme le confiait sa mère Pascaline à France 3 en 2019 : « Je pensais qu'avec le temps, ça allait peut-être s'atténuer. Mais en fin de compte c'est toujours aussi présent. Le pire, c'est de ne pas savoir comment ça s'est passé, où il est, s'il est vivant, s'il est mort, c'est ça qui est le plus difficile à accepter. Un décès, certes la douleur est là, mais on aurait pu aller se recueillir. Mais là, en ayant rien du tout, c'est ça qui est difficile. On tourne en rond, et je crois que jusqu'à la fin ce sera toujours pareil… »

Marion Wagon : le mystère de « la petite fille des packs de lait »

Le 14 novembre 1996, Marion Wagon, 10 ans, disparaît à Agen, à la sortie de son école. Après avoir envisagé une fugue, les gendarmes entament leurs recherches. Face à l’absence d’informations, ils vident même le Canal du Midi sur 14 km et impriment 15 millions d’affiches avec la photo de Marion. Grâce à Jacques Pradel et son émission « Avis de recherche », le portrait de la jeune fille est aussi imprimé sur 10 millions de packs de lait… En vain.

25 ans plus tard, l’enquête n’est toujours pas close. Une nouvelle piste a vu le jour et mène encore une fois à Michel Fourniret. Une dizaine de traces inconnues ont en effet été découvertes sur un matelas ayant appartenu au tueur en série. Plusieurs dossiers de disparitions non élucidées ont alors été choisis aux fins de comparaisons génétiques, dont celui de Marion. Ses parents ont fourni une brosse à dents et des jouets de la fillette pour tenter de reconstituer son ADN et le confronter aux traces du matelas. Des analyses sont toujours en cours dans un laboratoire spécialisé.