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Enfants en surpoids : une situation trop souvent ignorée par l'entourage

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude présentée lors 26e Congrès européen sur l’obésité, à Glasgow, révèle que plus de la moitié des parents dont l'enfant doit être considéré comme obèse sont dans le déni en ce qui concerne la sévérité de son surpoids. Une situation qui peut aussi s'appliquer aux professionnels de santé, ce qui n'est pas sans conséquence sur le long terme.

A l'échelle mondiale, le nombre de nourrissons et de jeunes enfants en surpoids ou obèses dans le monde s’est accru, passant de 32 millions en 1990 à 41 millions en 2016, selon l'Organisation mondiale de la santé. Une récente étude, menée par des chercheurs de l'université de Nottingham, montre que malgré les tentatives des autorités sanitaires visant à sensibiliser la population sur cet enjeu de santé publique, l'entourage d'un enfant obèse ou en surpoids aurait couramment tendance à sous-estimer son état. Une perception erronée qui concerne les parents et les enfants eux-mêmes, mais aussi les professionnels de santé selon ces travaux présentés lors du Congrès européen sur l'obésité (ECO).

Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés à la prévalence de la sous-estimation du surpoids chez des enfants concernés et des facteurs de risque associés à cette mauvaise habitude. Leurs données reposent sur une synthèse de 87 travaux scientifiques menés dans le monde entre 2000 et 2018, et portant sur 24 774 enfants âgés de 0 à 19 ans et leurs parents. Toutes ces études ont consisté à évaluer la perception du poids des enfants par des soignants, les enfants concernés et les professionnels de la santé, et à comparer ces critères avec les normes médicales reconnues pour la définition du surpoids, notamment des mesures anthropométriques (taille, poids et circonférence de la taille et de la hanche…).

Le terme « obèse » est rarement employé

Les résultats ont montré que plus de la moitié (55 %) des parents sous-estimait le degré de surcharge pondérale de leurs enfants, en particulier pour les garçons, et que plus du tiers (34 %) des enfants et des adolescents sous-estimaient également leur propre poids. Les professionnels de santé pouvaient partager cette tendance, mais trop peu d'études étaient disponibles pour établir un chiffre précis. Par ailleurs, les parents qui avaient eux-mêmes un excès de poids étaient moins susceptibles d'évaluer avec précision le poids trop élevé de leur enfant. Certaines études ont aussi montré qu'ils les décrivaient comme « bien charpenté », « épais » ou « solide », plutôt que d'utiliser le terme médical « obèse ».

L'équipe alerte sur le fait que cette situation n'est pas sans conséquence pour la santé de l'enfant, qui ne recevra peut-être pas, ou trop tardivement, le soutien dont il a besoin. Par ailleurs, un enfant en surpoids et obèse risque de le rester une fois adulte et de contracter par la suite un diabète et des maladies cardiovasculaires à un âge précoce. « Identifier les problèmes de poids pendant l'enfance et l'adolescence est une fenêtre d'opportunité unique pour avoir un impact à vie sur la santé », concluent les chercheurs. A noter que si l'OMS met en avant le rôle des parents, celle-ci évoque aussi celui de l'école, des États membres et de certains acteurs du privé comme l'industrie alimentaire et les firmes publicitaires.

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