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En France, un enfant disparaît toutes les 10 minutes. Vraiment ?

Publié le par Mathilde Saez

Lundi 7 juin, M6 lançait sa nouvelle émission “Appel à témoins”, qui revient sur des cas de disparitions non résolues. L'occasion de rappeler ce chiffre glaçant qui a beaucoup circulé : la disparition d'un enfant toutes les 10 minutes dans le pays. Décryptage.

Pour son premier numéro d'Appel à témoins, M6 revenait notamment sur la disparition de Lucas Tronche, 15 ans au moment des faits, volatilisé depuis déjà 6 ans. On peut alors citer cette statistique qui fait froid dans le dos : en France, un enfant disparaît toutes les 10 minutes. Un chiffre qui a beaucoup circulé, mais qui se doit d'être expliqué. Il est en fait la moyenne d'un autre chiffre, plus officiel cette fois, fourni par le Ministère de l'Intérieur : 51 287 disparitions d'enfants mineurs ont été signalées dans notre pays en 2019.

Entre 2 et 10 cas par an de disparitions criminelles

Parmi ces disparitions, on compte 49 846 fugues, 918 disparitions inquiétantes et 523 enlèvements parentaux. « Un tiers de ces jeunes revient ou est retrouvé dans les soixante-douze heures, un deuxième tiers dans le premier trimestre suivant la disparition », explique Laureen Burbau, directrice de la communication de l'association Droit d'enfance, au Parisien. Pour le dernier tiers, ils ne sont pas forcément « jamais retrouvés ». Les parents ou les enquêteurs peuvent « sans les forcer à revenir (...) garder un œil » sur ces jeunes de plus de 15 ans qui « restent dans l'errance : dans des squats, dans des groupes de SDF, ou plus rarement, à l'étranger », selon Mme Burbau, directrice de la communication de Droit d'enfance.

« A partir du moment où ils sont mineurs, pas chez leurs parents ni dans un foyer, ils restent inscrits au fichier des personnes recherchées », ajoute-t-elle. Aussi, les disparitions criminelles de mineurs, où « l'enquête n'aboutit pas, c'est entre 2 et 10 cas par an », estime Laureen Burbau. C'est le cas de Lucas Tronche. L'adolescent s'est volatilisé en 2015 à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, entre son domicile et l'arrêt de bus où il devait retrouver son frère aîné, lequel a témoigné pour la première fois à la télévision dans l'émission de M6.

Un numéro pour les familles

Une autre nuance est à apporter et a son importance. Il s'agit en effet du nombre de signalements, et non pas tout à fait celui des disparitions. Aussi, un même enfant peut faire l'objet de plusieurs signalements, comme l'ont précisé les équipes du 116 000 à Franceinfo en 2019. Le 16 000 est un numéro gratuit et disponible 24 heures sur 24 – accessible dans toute l'Europe – réservé aux familles et aux proches des mineurs disparus, qui leur assure notamment une prise en charge psychologique.