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Dyspraxie chez l'enfant : les recommandations pour une meilleure prise en charge

Publié le par Alexandra Bresson

Pour répondre à la demande de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie concernant la prise en charge des enfants présentant un trouble développemental de la coordination, ou dyspraxie, l'Inserm publie les résultats d'une expertise collective. Le document émet des recommandations qui pourront contribuer à l’amélioration de l’accompagnement des enfants concernés, pour une meilleure scolarisation, participation sociale et un meilleur bien-être pour ces derniers et leur entourage.

Le trouble développemental de la coordination (TDC), ou dyspraxie, est un trouble fréquent (5% en moyenne) qui repose sur des diagnostics indiquant la présence chez l’enfant d’un trouble développemental se manifestant principalement dans des habiletés gestuelles, et se traduisant par des difficultés d’apprentissage à l’école ainsi que par des limitations dans d’autres activités de la vie quotidienne. Que ce soit à la maison ou par exemple dans les activités extra-scolaires sportives ou manuelles (la personne est jugée lente, maladroite, peu habile). Les terminologies « TDC » et « dyspraxie » recouvrent une grande hétérogénéité, en termes de sévérité mais aussi de forme du trouble.

 

Par exemple, les enfants atteints de TDC ont des performances inférieures à celles attendues d’un enfant du même âge dans sa vie quotidienne (habillage, toilette, repas, etc.) et à l’école (difficultés d’écriture) pour les activités nécessitant une certaine coordination motrice. À partir de cette complexité, l’enjeu est d’établir pour chaque individu une prise en charge et un accompagnement (éducatif, social...) personnalisés et performants. La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a commandé à l’Inserm une expertise pour faire le point sur les connaissances scientifiques autour des TDC. Pendant deux ans, l'équipe mandatée a passé en revue un plus de 1400 articles internationaux.

Garantir l’accès à des professionnels formés

Les résultats confirment non seulement qu'il existe une grande hétérogénéité dans l’intensité et la manifestation des TDC, mais que ces derniers sont souvent associés aussi à d’autres troubles neuro-développementaux (troubles du langage, de l’attention et des apprentissages) ainsi qu'un risque élevé d’apparition de troubles anxieux, émotionnels ou comportementaux. Autant de troubles qui ont un impact sur la qualité de vie de l’enfant et sur sa participation aux activités, en particulier scolaires. « Une des difficultés centrales pour l’insertion scolaire de ces enfants concerne l’écriture manuscrite. », précise l'Inserm, selon qui les recommandations peuvent être résumées selon trois axes.

 

« Pour limiter ces répercussions du TDC sur la vie de l’enfant, le repérage des signes d’appel est un enjeu majeur pour la mise en place d’un suivi rapide de l’enfant et d’une prise en charge personnalisée en fonction de son âge, de la sévérité de son trouble, des troubles associés ou de ses compétences verbales. », ajoute l'institut. C'est pourquoi le premier axe consiste à garantir l’accès pour tous à un diagnostic, et ce dans les meilleurs délais, après le repérage des premiers signes. L’expertise pointe ainsi la nécessité de former des professionnels et met l’accent sur l’importance d’approfondir les critères et de standardiser les outils nécessaires à son établissement selon des normes internationales.

Permettre à chaque enfant de mener à bien sa scolarité

Mais l'Inserm tient à préciser que « la pose d’un tel diagnostic implique au minimum la contribution d’un médecin formé aux troubles du développement ainsi que celle d’un psychomotricien ou d’un ergothérapeute. » Le deuxième axe de recommandations s’intéresse aux interventions post-diagnostic car il n'existe pas d’intervention-type dont l’efficacité est unanimement reconnue. Une fois le diagnostic posé, l’enjeu est de mettre en place une intervention qui prenne en compte le profil de l’enfant, sa qualité de vie et celle de sa famille. Les experts conseillent de prescrire des séances de groupe pour les enfants les moins touchés et des séances individuelles pour les autres.

 

Par ailleurs, les chercheurs recommandent aussi de privilégier les interventions centrées sur l’apprentissage des compétences nécessaires à la scolarité et à la vie quotidienne. Celles-ci devant impliquer toutes les personnes qui gravitent autour de l'enfant (famille, enseignants et encadrants extérieurs). Le dernier axe a pour objectif de permettre à chaque enfant de mener à bien sa scolarité. Un objectif qui nécessite la mise en place par les établissements scolaires d'aménagements nécessaires lors de ces examens, comme le prévoit la loi de 2005 sur le handicap. « Cela passe également par la sensibilisation et formation des acteurs menés à interagir avec l’enfant dans la vie quotidienne. », conclut l'Inserm.

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