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Disputes d’enfants : une étude vante les vertus de la non-intervention “à la japonaise”, pour leur bien

Publié le par Hélène Bour

Une étude scientifique suggère de ne pas intervenir lorsque des enfants se disputent, se chamaillent voire se battent, pour leur donner l’opportunité d’apprendre l’autonomie et de trouver des solutions par eux-mêmes. Une approche japonaise nommée Mimamoru. Explications.

Mimamoru est le nom d’une pratique japonaise qui peut sembler contre-intuitive en matière d’éducation. Elle consiste en quelque sorte à “enseigner en regardant”, c’est-à-dire à laisser intentionnellement les enfants gérer eux-mêmes leurs désaccords sans l’aide des adultes, dans l’idée qu’ils en tirent des bénéfices.

Parue le 12 avril 2021 dans le Early Childhood Education Journal, une étude menée par trois chercheurs japonais et américain s’est intéressée à ce principe peu commun.

Pour ce faire, ils ont recruté 34 éducateurs de petite enfance japonais, et 12 éducateurs américains, qui ont assisté à des groupes de discussion au sujet de cette approche de “non-intervention”.

Patience, observation et confiance

Mais qu’on ne s’y méprenne pas, le Mimamoru ne veut pas dire qu’on laisse les enfants s’entretuer. L’éducateur finit en général par intervenir s’il estime que les préjudices physiques sont supérieurs aux bénéfices d’apprentissage pour les enfants.

Après observation de différentes séquences vidéo de disputes entre enfants et de la réaction des éducateurs les encadrant, les participants ont identifié les trois grandes caractéristiques du Mimamoru :

● une intervention temporaire et minimale pour réduire le risque immédiat de blessures physiques ;

● la non-intervention, ou le fait de ne pas s'immiscer dans les disputes, pour encourager les enfants à résoudre leur problème seuls ;

● et la “non-présence”, ou le fait de laisser les enfants seuls une fois qu’on a vu qu’ils parviendraient à régler leur dispute sans l’intervention d'un adulte.

Le fait de choisir une de ces trois caractéristiques plutôt qu’une autre dépend surtout de l’éducateur, qui doit à la fois faire preuve de patience, d’observation et de confiance envers les enfants.

En finir avec l’adulte médiateur

Les éducateurs de l’étude ont noté que le Mimamoru permettait notamment de se rendre compte de la douleur physique (“aïe ça fait mal”) et de la culpabilité (“je n’aurais pas dû te faire ça”). Avec, in fine, l’idée que la violence physique n’est jamais une bonne solution.

« Bien que l'approche Mimamoru semble passive, elle met plutôt les éducateurs au défi de rester patients, en regardant et en attendant que les enfants pensent et agissent seuls. Une supposition sous-jacente quant à [la réussite de] cette pratique japonaise est la confiance des adultes dans la bonté inhérente des enfants, ou plus précisément dans leur capacité à apprendre grâce aux interactions sociales quotidiennes », ont commenté les chercheurs.

Les enfants apprennent alors à résoudre leurs différends sans qu’un adulte ne fasse le médiateur, lequel n’est d’ailleurs pas toujours impartial et n’a pas toujours tous les éléments pour juger et arbitrer la situation.

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