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Deux spécialistes expliquent l’effet bénéfique d’un animal de compagnie pour les enfants autistes et leurs proches

Publié le par Hélène Bour

Sur le site The Conversation, deux spécialistes ont détaillé l’intérêt d’avoir un animal domestique pour les enfants autistes, mais aussi pour leur famille.

Le trouble du spectre autistique (TSA) se caractérise, entre autres choses, par des difficultés de communication et d’interaction, et des difficultés pour l’enfant atteint de reconnaître les émotions.

S’il existe nombre d’approches qui permettent d’aider les enfants avec TSA à s’intégrer au mieux dans ce monde dont ils n’ont pas les codes, il en est une qui est encore assez méconnue, et pourtant intéressante : l’adoption d’un animal de compagnie dans le foyer familial.

Dans un article publié sur le site The Conversation (Source 1), Nicolas Dollion, maître de conférences en psychologie du développement et chercheur à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, et Marine Grandgeorge, éthologue à l’Université de Rennes, expliquent en quoi les relations avec les animaux domestiques peuvent être bénéfiques aux enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme.

Quatre sphères d’action

Listant les études sur le sujet, les spécialistes expliquent que certaines des difficultés que l’enfant autiste rencontre avec d’autres humains ne se retrouvent pas avec l’animal : « C’est par exemple le cas des difficultés à initier l’échange, à regarder le visage, à effectuer des contacts ‘œil à œil’, ou à reconnaître les émotions ».

Les experts détaillent ainsi les quatre domaines dans lequel un animal de compagnie apporte des bénéfices à l’enfant avec TSA :

  • la communication et les interactions,
  • le bien-être,
  • les comportements problèmes (crises, colères, comportements stéréotypés et répétitifs) ;
  • le jugement et les regards des autres.

Réciprocité et confiance boostées

La présence d’un animal de compagnie serait « un amplificateur de développement » de ces enfants, affirment les chercheurs. « En effet, après l’arrivée d’un animal de compagnie dans la famille, les enfants avec TSA montrent une amélioration de la communication et du langage. Ils sont plus réciproques dans l’interaction, et montrent plus de comportements d’aide et de soutien envers l’autre ».

Les scientifiques rapportent avoir mené une étude montrant que les enfants TSA vivant avec un chien d’assistance avaient de meilleures stratégies de décryptage des émotions d’un visage humain que ceux vivant sans chien d’assistance.

Côté bien-être, l’animal peut devenir pour l’enfant une source de compagnie et de réconfort, réduisant la solitude, mais aussi anxiété et symptômes dépressifs. La présence d’un animal de compagnie serait aussi un plus pour renforcer la confiance et l’estime de soi des enfants autistes.

Moins de crises, de fugues, de comportements « défis »

De fait des difficultés de compréhension et d’interaction qu’il rencontre, l’enfant autiste peut parfois adopter des « comportements défis » souvent difficiles à gérer : crises, colères, fugues, opposition, autostimulations, stéréotypies (comportements répétitifs, parfois violents).

Et là encore, l’arrivée d’un animal dans la sphère familiale, notamment d’un chien d’assistance, réduirait l’expression de ces comportements, affirment les chercheurs.

Enfin, toute personne ayant un animal de compagnie a déjà pu constater que celui-ci engendrait une hausse des interactions et de l’intérêt d’autrui. Pour l’enfant autiste, se promener avec son chien d’assistance pourrait donc être un moyen d’interagir davantage. En outre, la présence d’un chien d’assistance se remarque (notamment du fait du harnais qu’il porte), permettant une identification de la différence de l’enfant. De quoi engendrer davantage de compréhension et de bienveillance de la part des personnes étrangères à l’enfant, dans les lieux publics notamment.

Des précautions avant d’adopter un chien d’assistance

Assurant que les bénéfices d’un animal de compagnie s’étendent à l’ensemble de la famille de l’enfant autiste (réduction du stress, meilleur fonctionnement familial), les spécialistes avertissent toutefois : « il est important de ne pas concevoir l’animal comme ‘une pilule magique’ ».

Il s’agirait notamment de s’assurer de l’attrait ou de l’envie de l’enfant avant d’adopter un animal de compagnie, d’être sûr que l’animal choisi a le profil et une personnalité raccord avec celle de l’enfant, etc. Et ce pour « maximiser les chances qu’une relation forte s’établisse au sein du duo formé par l’enfant et son animal, optimisant ainsi les chances de succès et d’émergence de bienfaits ».