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Des polluants chimiques retrouvés chez des enfants de diverses régions françaises

Publié le par Alexandra Bresson

La dernière analyse de l'association Générations Futures montre qu'une grande variété de polluants potentiellement dangereux pour la santé a été retrouvée chez des cheveux de plusieurs enfants. Elle entend montrer la généralisation de la contamination des milieux de vie et des organismes, dès le plus jeune âge.

Les pesticides sont des substances chimiques dont la terminaison en « cide » indique qu’ils ont pour fonction de tuer des êtres-vivants (les champignons pour les fongicides, les insectes pour les insecticides ou les herbes pour les herbicides etc.) Mais plusieurs associations et ONG mettent en garde contre les effets, même de faibles quantités, de ces toxiques en mélange et/ou sur de longues périodes qui peuvent poser de graves problèmes sanitaires chez l'Homme. Troubles neurologiques ou du comportement (Parkinson, Alzheimer, autisme...), du développement, certains cancers, troubles de la fertilité ou de la reproduction... De nombreuses études scientifiques tentent d'établir leur dangerosité.

Certains pesticides sont mêmes suspectés d'être des perturbateurs endocriniens, une vaste famille de composés capables d'interagir avec le système hormonal. L'ONG Générations Futures a réalisé depuis plusieurs années des rapports dit « Exppert » (pour Exposition aux Pesticides PERturbateurs endocriniens) montrant la contamination de l'organisme par des pesticides perturbateurs endocriniens. Sa dernière enquête en date menée à l’occasion du lancement d’une campagne sur les polluants chimiques ne fait que confirmer ces précédents résultats. Pour celle-ci, une quarantaine de familles ont fait réaliser des analyses de cheveux de leurs enfants de diverses régions, en milieux ruraux ou urbains.

La présence d'insecticides et de fongicides décelée

En laboratoire, la présence de quelques 1800 composés organiques a été recherchée et les résultats indiquent que 17 familles de polluants chimiques ont été retrouvés. Les intermédiaires de synthèse, des composés qui ne sont pas directement commercialisés mais utilisés dans la synthèse d’autres produits, représentent 18% des molécules retrouvées. « Ces données révèlent un aspect jusque-là ignoré dans notre travail, à savoir la pollution de nos organismes par des composés chimiques non directement mis sur le marché mais utilisés pendant la synthèse d’autres produits. Et pourtant ils contaminent bien nos organismes puisqu’ils représentent la première famille chimique. » expliquent les auteurs de l'étude.

Viennent ensuite la famille des insecticides (16%), des fongicides (13%) et des herbicides (9%), et en fin de liste se trouvent également des traces de vermifuge (6%) et de médicaments (3%). « Cela confirme que nos organismes sont contaminés par un cocktail de polluants, organiques ou non, en dehors des diverses familles de pesticides fréquemment identifiées lors d’analyses. », ajoutent-ils. Pour l'organisation, il est ainsi important de prendre cet élément en compte pour élargir ses campagnes à l’avenir. Autre enseignement important : dans la grande famille des pesticides, de nombreux composés interdits d’usages en France, et souvent en Europe également, sont retrouvés.

Ces derniers proviennent le plus souvent de résidus d’origine alimentaire, ce qui pose la question de la présence dans l'alimentation de résidus de pesticides interdits d’usage mais pourtant tolérés dans les assiettes. « Et venant probablement souvent d’aliments de provenance extra communautaire. Cette hypothèse fait que nous devons nous devons nous concentrer davantage à l’avenir sur ces écarts entre les aliments français, européens et importés hors l’UE. », concluent les experts. Outre cette étude, l'organisation vient également de publier une carte de France des ventes de pesticides par département. Il s'avère que l'Aube, la Gironde et la Marne sont ceux qui en utilisent le plus.

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