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« Des chiffres jamais atteints » : près de 3 000 enfants dorment dans la rue en France, selon l'Unicef

Publié le par Jérémy Puech

2822 enfants étaient sans-abris au début du mois d’octobre, d’après l’Unicef. Un chiffre « jamais atteint » qui ne cesse de progresser. Les associations tirent la sonnette d’alarme.

Le chiffre est glaçant et pourtant bien réel : 2 822 enfants, dont près de 700 âgés de 3 ans ou moins, ont dormi dehors le 2 octobre dernier, après une demande non pourvue (DNP) auprès du Samu social, d’après le dernier baromètre « enfants à la rue » de l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Un chiffre en augmentation de 42 % par rapport au mois précédent. Et encore, le nombre d’enfants vivant dehors est en réalité plus élevé car ce baromètre ne comptabilise pas les mineurs non accompagnés ni celle des familles vivant en squat ou dans des bidonvilles. « Ce sont des chiffres jamais atteints, s’inquiète Nathalie Latour, directrice générale de la FAS, auprès du Parisien. Contrairement aux années précédentes, on observe aussi que beaucoup de familles monoparentales, notamment des femmes seules avec enfants, étaient déjà à la rue avant d’appeler le 115. De plus en plus de familles vivent dans des situations de rue de manière durable ». Sur les 1000 personnes, dont 750 familles, que le Samu social de Paris recueille chaque jour, aucune solution n’existe.

L'engagement de l'Etat « n’a pas été durablement tenu »,

L’Unicef point du doigt particulièrement le gouvernement, qui s’était engagé à l’automne 2022 à « ne plus avoir d’enfants à la rue ». Cet engagement « n’a pas été durablement tenu », regrette l’Unicef, malgré les efforts consentis par l’État pour maintenir à 203 000 le nombre de places en hébergement d’urgence en 2024. « Des efforts ont été faits mais ce n’est pas suffisant, martèle Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre au Parisien. Il faut plus de places d’hébergement d’urgence et d’accueil dans les hôtels sociaux, mais surtout de permettre aux gens de sortir de l’hébergement pour aller durablement vers le logement, notamment social. »

Les associations proposent deux solutions

En effet, pour stopper cet engrenage, les associations considèrent que deux mesures doivent être prises, une pour répondre aux besoins sur le court terme, l’autre afin de voir plus loin. Tout d’abord, il faudrait, selon elles, accepter un niveau élevé de places d’hébergement tout au long de l’année, afin de mieux anticiper les demandes. Autre recommandation, sur le long terme cette fois : améliorer l’accompagnement des familles de l’hébergement vers le logement grâce à une meilleure coordination entre les services de l’État, les collectivités territoriales, les associations et les bailleurs sociaux.
« Notre message est clair : nous avons des solutions pour sortir de la crise, estime Nathalie Latour. Il faut s’engager dans une politique pluriannuelle de la rue au logement et arrêter cette logique court-termiste du stop-and-go, car répondre à l’urgence à la dernière minute coûte beaucoup plus cher. » En attendant, La FAS demande à l’exécutif de ne pas revenir sur les amendements votés en commissions par les députés, notamment sur l’augmentation de la construction de logements sociaux et l’augmentation du nombre de places d’hébergement.

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