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Des chercheurs sur la piste d'une vaccination personnalisée

Publié le par Alexandra Bresson

Combiner plusieurs voies d’administration vaccinales permet d’obtenir une meilleure réponse immunitaire. C’est ce que révèle une récente étude menée par des chercheurs européens. Ces travaux ouvrent de nouvelles perspectives à la vaccination « personnalisée » permettant d’adapter la réponse immunitaire à l’infection.

Lors d'une vaccination, on injecte dans l'organisme un microbe tué ou atténué, ou une toxine rendue inactive. Le microbe, rendu inoffensif, n'entraîne donc pas la maladie. En revanche, le corps le reconnaît comme s'il était actif et fabrique des anticorps pour l'éliminer. De nos jours, les chercheurs travaillent dans l’élaboration de nouveaux vaccins capables d’éradiquer certains virus dangereux tels que le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ou plus récemment, Zika ou Ebola. Les vaccins peuvent être mis en contact avec l’organisme via différentes voies d’administration mais aujourd’hui, la vaccination se fait essentiellement par la voie intramusculaire ou sous cutanée.

La recherche étudie actuellement une nouvelle voie appelée transcutanée, à travers la peau, encore au stade d’essais cliniques. Cette voie est rarement utilisée comme site d’injection car elle demande une technicité importante mais elle a pour avantages d’utiliser des doses faibles et de se faire sans aiguille, via le dépôt du vaccin dans le conduit des follicules pileux. Dans le cadre d’un projet collaboratif appelé CUT’HIVAC, des scientifiques européens dont ceux de l'Inserm tentent de développer de nouveaux vaccins notamment contre le VIH. Ils étudient entre autres la qualité des réponses immunitaires induites en fonction des différentes voies d’administration du vaccin, dont la voie transcutanée.

Une réponse immunitaire plus forte et plus spécifique

Trois groupes de sujets sains ont ainsi été formés : le 1er premier groupe de patients a reçu une vaccination associant une injection intramusculaire et intradermique et le 2ème groupe s’est vu administrer un vaccin combinant une voie intramusculaire et transcutanée. Enfin, le 3ème groupe a reçu une injection intramusculaire couplée à une électroporation, une « technique utilisée en microbiologie visant à rendre une membrane cellulaire plus perméable, en l’occurrence ici à l’ADN présent dans le vaccin, en lui appliquant un champ électrique d’une milliseconde. », précise l'Inserm. Et c'est chez les membres de ce troisième groupe que les réponses immunitaires ont été les plus fortes.

Plus précisément, chez ces sujets, celle-ci s'est manifestée par une production élevée d’interférons, une protéine produite principalement par le système immunitaire, contrairement aux autres groupes. Mais cette réponse, bien que forte n’est pas de qualité suffisante. Or, le groupe ayant reçu une injection transcutanée présente une réponse immunitaire produisant une variété de cytokines (molécule sécrétée en particulier par les globules blancs intervenant dans l'immunité) reflétant une qualité meilleure de la réponse immunitaire. Bien que préliminaires, ces résultats offrent de nouvelles perspectives pour combattre les maladies infectieuses pour lesquelles il n'existe toujours pas de vaccin.

En effet, en combinant plusieurs voies d’administration, on obtient une meilleure réponse immunitaire, plus spécifique, pour s’adapter à n’importe quelle infection. « Ces résultats sont encourageants car ils contribuent à faire avancer la recherche sur les vaccins à ADN, notamment celui pour le VIH. L’étape suivante sera de déterminer si cette approche vaccinale peut modifier les réponses immunitaires des individus infectés par le VIH .», selon les chercheurs qui ont mené l’étude. Le projet CUT’HIVAC a reçu les financements de l’UE à travers le programme FP7, collaboration impliquant des groupes de recherche situés au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et dans deux biotechs.

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