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Dès 4 ans, les enfants associent davantage le pouvoir au masculin qu’au féminin

Publié le par Hélène Bour

Les enfants associeraient pouvoir et masculinité dès l’âge de 4 ans selon une étude du CNRS.

Voilà un triste constat pour l’égalité homme-femme que dresse le CNRS cette semaine.

Dans une étude publiée ce 7 janvier dans la revue spécialisée “Sex Roles”, des scientifiques l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod (Lyon), en collaboration avec les universités d’Oslo (Norvège), de Lausanne et de Neuchâtel (Suisse) ont observé que les enfants associaient pouvoir avec masculinité dès l’âge de quatre ans, et ce même dans les pays considérés comme plus égalitaires tels que la Norvège.

Dans une première expérience, les chercheurs ont montré aux enfants une image avec deux personnages non genrés, dont l’un adoptait une posture de dominance et l’autre de subordination. Les enfants devaient tout d’abord deviner lequel des deux exerçait un pouvoir sur l’autre, puis leur assigner un genre (“qui est la fille, qui est le garçon”).

Verdict : dès l’âge de quatre ans, “une large majorité d’enfants considère que le personnage dominant est un garçon. L’association pouvoir-masculinité a été observée aussi bien chez les garçons que chez les filles, et aussi bien au Liban qu’en France et en Norvège, mais pas de manière significative chez les enfants de 3 ans”, détaillent les chercheurs.

Dans une deuxième expérience, des enfants de 4 et 5 ans scolarisés en France devaient s’imaginer qu’ils étaient eux-mêmes sur ce dessin représentant deux personnages. Lorsque l’autre personnage était du même genre qu’eux, les filles comme les garçons se sont identifiés au personnage dominant. Mais lorsqu’ils devaient considérer la même situation avec une personne d’un genre différent du leur, les garçons s'identifiaient plus souvent au personnage dominant tandis que les filles ne s'identifient pas plus au dominant qu’au subordonné.

Enfin, les scientifiques ont entrepris une troisième expérience, avec des enfants de 4 et 5 ans du Liban et de France, en faisant cette fois parler deux marionnettes, l’une fille et l’autre garçon. Les enfants ne savaient cependant pas de quel genre était chaque marionnette, mais entendaient l’une imposer ses choix à l’autre, ou disposer de plus d’argent que l’autre. Résultat : “En France comme au Liban, la plupart des garçons considéraient que la marionnette qui imposait ses choix ou qui avait plus d’argent était la marionnette masculine. Par contre, les filles des deux pays n’attribuaient pas la position dominante préférentiellement à l’un ou l’autre genre”, détaillent encore les chercheurs.

Pour ces derniers, “ces résultats montrent une sensibilité précoce des enfants à une hiérarchie entre les genres, bien que les filles, dans certaines situations, n’associent pas pouvoir et masculinité”. Il semble donc que dans de nombreux pays dits “occidentaux”, le pouvoir exercé de façon agressive et sous la contrainte est davantage associé au genre masculin. Reste pour les chercheurs à savoir quelles formes de pouvoir les enfants attribuent aux figures féminines…

Source : CNRS

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