Depuis la crise du Covid (qui n’a rien arrangé), les jeunes ont le moral en berne. C’est l’un des nombreux constats de la dernière enquête #MoiJeune, réalisée par 20Minutes en partenariat avec OpinionWay. Depuis 6 ans maintenant, le média associé à l’Institut d’études interroge les jeunes de 18-30 ans afin de mesurer leur état d’esprit, leurs opinions, leurs désirs face à un monde pétri de changements. Les derniers résultats révèlent « le profond malaise ressenti chez les jeunes et en même temps une grande capacité de résilience face aux multiples crises ».
Parmi les sujets les plus stressants pour eux, l’inflation (81 %), la crise climatique (76 %) et la guerre en Ukraine (52 %). Rien de bien réjouissant quand on sait que même si la jeune génération se décrit comme ouverte et engagée, elle se sent aussi perdue, inquiète et désabusée. 78 % estiment d’ailleurs eux-mêmes leur santé mentale comme mauvaise. Santé publique France dresse aussi un constat alarmant sur le sujet : le nombre de 18-24 ans ayant traversé un épisode dépressif a quasi doublé en dix ans.
Un avenir bouleversé
Difficile de se construire dans de telles conditions : achat d’un logement, premier emploi, installation en couple ou premier enfant, toutes ces étapes traditionnelles et encore recherchées par de nombreux jeunes ont été retardés pour 10 à 30 % d’entre eux. Le rapport à l’argent s’en retrouve également modifié puisque entre inflation, hausse du prix de l’énergie, 56 % d’entre eux ont des fins de mois franchement difficiles. 73 % tentent ainsi de faire un maximum d’économies. Toutefois, ils sont majoritaires à privilégier « l’amour » par rapport au « travail ».
De nouvelles habitudes de vie
Pour beaucoup, les priorités ont changé. Désormais, beaucoup préfèrent rester chez eux, à câliner leur chat ou à boire un thé chaud. 38 % sortent moins en soirée et 42 % admettent être plus casaniers qu’avant, préférant prendre du temps pour eux. 31 % affirment même devoir se faire violence pour sortir de leur canapé.
Pour eux, être bien dans sa peau, c’est avant tout être bien dans sa tête (85 %). La santé mentale a pris une place prépondérante, d’autant que plus de la moitié d’entre eux estiment qu’elle n’est pas bonne. Pour se sentir mieux, les jeunes revoient leurs priorités, plaçant la famille, le couple et les amis en haut de la liste. Un besoin de retour aux sources, à l’essentiel, de créer une bulle positive face à un monde de plus en plus angoissant.