Depuis 10 ans, l'Académie américaine de pédiatrie s'insurge sur l'heure de démarrage des cours au collège et au lycée. Elle estime que commencer les cours à 8 heures n'est pas en adéquation avec l'horloge biologique des adolescents. Célia Levavasseur, pédiatre, s'en est expliqué à nos confrères du Figaro étudiant : « En moyenne, les adolescents ont besoin de 9 à 10 heures de sommeil par jour, mais ils ne se couchent pas entre 21 heures et 22 heures. A ces âges-là impossible de s'endormir avant 23 heures à cause de la puberté. Les hormones retardent l'endormissement de deux à trois heures. »
A quelle heure démarrer les cours ?
Célie Levavasseur préconise des heures de démarrage de cours différentes selon que les élèves sont en maternelle, au primaire, au collège, au lycée ou en fac. Ainsi, les élèves de maternelle et de primaire pourraient entrer en cours à 8 heures, les collégiens à 9 heures, les lycées à 9 h 30 et les étudiants à 10 heures.
D'ailleurs, en Angleterre et en Espagne, les élèves démarrent les cours à 9 heures seulement et non pas 8 heures 30 comme en France pour les maternelles et les primaires et 8 heures pour les collégiens et les lycéens.
Un manque de sensibilité au cortisol
Si les collégiens et les lycéens ont du mal à émerger le matin, c'est également parce qu'ils passent beaucoup de temps... sur les écrans ! En moyenne, plus de 4 heures par jour ! « Les écrans sont un véritable problème, explique la pédiatre. La lumière bleue des écrans empêche la sécrétion de mélatonine, l'hormone du sommeil, et donc n'aide pas les adolescents à s'endormir. Il y a aussi ce besoin d'appartenir à un groupe de pairs, qui les contraint à ne louper aucun message, quitte à se réveiller dans la nuit pour répondre. »
Autre problème : les adolescents sont peu sensibles au cortisol, l'hormone qui stimule le réveil ! « Plus vous grandissez, moins elle a d'effet sur vous. Le réveil est donc plus compliqué pour les adolescents », précise Célia Levavasseur.
Une conséquence sur les résultats scolaires
Ce manque de sommeil à l'adolescence n'est pas sans répercussion. La pédiatre en explique les conséquences :
- Limitation de la croissance.
- Baisse de l'immunité.
- Problèmes de mémorisation. Or, cette dernière est très importante durant les études. L'Académie américaine de pédiatrie cite les résultats d'une étude menée par Judith Owens, pédiatre : « Les recherches ont clairement montré que les adolescents qui dorment suffisamment ont de meilleures notes et une qualité de vie plus élevée. »