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De la viande au menu tous les jours pour 70% des écoliers, est-ce nécessaire ?

Publié le par Alexandra Bresson

Dans la plupart des villes, les enfants sont obligés de manger de la viande ou du poisson presque tous les jours au sein de leur cantine scolaire, selon une enquête participative menée par Greenpeace. C’est beaucoup trop par rapport aux recommandations scientifiques en matière de protéines, alerte l'association qui a lancé une pétition destinée à Emmanuel Macron.

Qu’est-ce qui se trouve exactement dans l’assiette de nos enfants ? Pour les parents qui se posent la question, Greenpeace donne la réponse : trop de viande et de poisson selon l'association. Son enquête menée grâce à plus de 12 000 contributions recueillies aux quatre coins de la France a en effet permis de constater qu’une large majorité des cantines françaises continuaient d'en servir pratiquement tous les jours dans la plupart des villes. Les experts ont pu établir une cartographie de la consommation de viande dans la restauration scolaire, ville par ville. Les cantines scolaires de 3 200 communes sont concernées, ce qui représente plus de 60% de la population nationale des écoliers.

Les résultats indiquent 69% des enfants sont obligés de manger de la viande ou du poisson tous les jours à la cantine. « C’est énorme, surtout lorsque l’on connaît les méfaits de la surconsommation de viande. La législation impose de servir huit repas sur vingt avec viande ou poisson, ce qui laisse une marge de manœuvre aux cantines qui souhaitent mettre en place des menus végétariens. », note Greenpeace. Mais celles qui le font sont rares car seuls 9% des écoliers peuvent manger végétarien au moins une fois par semaine. Un constat similaire au rapport de Terra Nova paru en novembre qui prônait un « niveau souhaitable d'équilibre entre protéines animales et protéines végétales dans la restauration scolaire ».

Deux fois trop de protéines animales au déjeuner

En fin d’année dernière l'association a également comparé les recommandations de l'Anses* avec celles faites par le gouvernement, via le GEM-RCN (Groupe d'Etudes des Marchés de Restauration Collective et Nutrition), pour le déjeuner des enfants de 3 à 11 ans. Il s’avère qu’en suivant les recommandations du gouvernement, la viande et le produit laitier consommés à ce repas apportent à eux seuls deux à quatre fois plus de protéines que ce qui est conseillé par les scientifiques de l’Anses. Ainsi, à 3 ans, un enfant devrait consommer 4,8 g de protéines au déjeuner selon l'Anses mais 20g selon le GEM-RCN. A 6 ans (primaire) les recommandations passent respectivement à 7g et 26g de protéines.

Dans les faits, la viande et le yaourt recommandés couvrent à eux seuls 416% des besoins pour un enfant de 3 ans, 371% des besoins pour un enfant de 6 ans et 224% pour un enfant de 11 ans. Greenpeace a choisi de publier cette enquête au moment où les parlementaires discutent d'un projet de loi, pour « l’Équilibre des relations commerciales et une alimentation saine et de qualité ». « L’introduction de menus sans viande ni poisson a été proposée à plusieurs reprises mais le gouvernement y a systématiquement donné un avis défavorable. Sans objectif chiffré, cela est trop peu ambitieux pour un projet de loi qui se veut être un levier d’action en matière d’alimentation durable », regrette l'association.

Cette dernière cite néanmoins l'exemple de communes qui ont choisi de proposer régulièrement des menus végétariens comme Limoges, Mouans-Sartoux ou encore Grenoble, ainsi qu’une part importante de produits bio et locaux. Pour appuyer sa demande d'introduire plus de repas végétariens auprès des parlementaires, elle donne la possibilité aux internautes de signer une pétition via un site internet dédié. Plus précisément, le document demande à Emmanuel Macron d'introduire deux repas végétariens par semaine d'ici 2020, d'augmenter la part du bio dans toute la restauration scolaire, d'interdire la présence des lobbies dans les écoles et de limiter leur influence dans les instances de décisions.

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