Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Cris, gifles et fessées pourraient modifier le cerveau des enfants

Publié le par Hélène Bour

Une étude canadienne suggère que le fait de crier, de gifler ou de donner une fessée à un enfant modifie et altère certains de ses circuits cérébraux. On vous explique en détails.

Alors que la France est récemment devenu le 56e pays au monde à interdire la fessée et autres châtiments corporels, une nouvelle étude scientifique vient donner raison à une telle mesure.

Menée par des chercheurs de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine (Montréal, Canada) et publiée dans la revue “Biological Psychology”, suggère en effet que les cris, gifles et autres fessées donnés aux enfants altéreraient leurs circuits cérébraux liés à la peur.

Les scientifiques ont ici réalisé des IRM fonctionnels du cerveau de 84 jeunes enfants, durant une tâche de conditionnement de peur. La moitié des participants étaient victimes de “pratiques parentales coercitives”

Verdict : les enfants sans coercition étaient à même de bien différencier le stimulus effrayant du stimulus rassurant, alors que les jeunes enfants victimes de pratiques parentales violentes (verbalement ou physiquement) traitaient les stimuli de la même façon. Les chercheurs ont également trouvé des différences au niveau de la communication entre l'amygdale et l'insula, une région du cerveau qui est entre autres impliquée dans le traitement des sensations viscérales, comme l'anxiété.

Une réduction de la communication entre ces régions a été observée par exemple chez les gens qui souffrent de troubles dépressifs ou de troubles anxieux. Il y aurait une moins bonne conscience émotionnelle chez ces enfants-là, ils seraient moins conscients de ce qu'ils éprouvent. Ils vont ressentir quelque chose, mais ils ne savent pas ce que c’est, ils ne peuvent pas le mettre en mots”, a détaillé Valérie Alejandra La Buissonnière-Ariza, co-auteure de l’étude.

L'étude ne portait pas sur des comportements qui vont avoir lieu une fois de temps en temps. Ça arrive à tout le monde d'élever la voix. On parle vraiment des gens qui vont utiliser ça comme façon de punir leur enfant de façon régulière”, précise la chercheuse, elle-même maman d’une petite fille d’un an. “Je sais qu’il est facile de perdre patience et de s’emporter, mais je suis totalement contre le fait de gifler un enfant [...]. Je veux que les parents réfléchissent à ce qu’ils font et réalisent que certains types de mesures disciplinaires ne sont pas aussi inoffensives qu’elles le paraissent”, a-t-elle conclu.

Source : Radio Canada

Vous avez envie d’en parler entre parents ? De partager votre avis, votre témoignage ? On se retrouve sur https://forum.parents.fr.